Chaque année, 155 000 Français sont pris en charge à l’hôpital pour un traumatisme crânien. Parmi ces personnes, 8 500 seront traumatisées graves avec des séquelles invalidantes. Afin de mieux prévenir les accidents à l’origine de ces traumatismes, améliorer la qualité de l’accompagnement des victimes et sécuriser leur retour et maintien dans la vie ordinaire, Nora Berra (secrétaire d’État à la Santé) et Marie-Anne Montchamp (secrétaire d’État aux Solidarités et à la Cohésion sociale) ont annoncé mercredi un nouveau « programme d’actions en faveur des traumatisés crâniens et des blessés médullaires », à l’occasion d’une visite à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Ce plan s’appuie sur les recommandations d’une mission conduite en 2010 par le Pr Pascale Pradat-Dhiel (chef du service médecine physique et réadaptation à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière). Pour améliorer les connaissances épidémiologiques des traumatismes crâniens et des blessures médullaires, le programme d’actions prévoit la réalisation d’un document de synthèse sur la question sous l’égide de la Direction générale de la santé (DGS) et de l’Institut de veille sanitaire (InVS), ainsi qu’une étude sur « le devenir des traumatisés crâniens victimes d’accidents de la route », pilotée par la DGS. Dans le domaine de la prévention, plusieurs mesures visent à « mieux informer les enfants et adultes victimes de traumatismes crâniens légers » et « sensibiliser les professionnels de santé aux conséquences à court, moyen et long terme » de ces traumatismes. Une large campagne d’information sur le syndrome du bébé secoué sera également menée cette année en direction du grand public et des professionnels de santé. Une rubrique consacrée aux traumatisés crâniens et blessés médullaire verra par ailleurs le jour sur le site Internet du ministère de la Santé.
Les SLD ouverts aux moins de 60 ans.
Pour éviter les ruptures de prise en charge des personnes traumatisées crâniennes, le plan inclut une réadaptation de l’offre de soins, actuellement calibrée sur une incidence annuelle de traumatismes crâniens et une typologie des causes de traumatismes qui date de plus de dix ans. Les agences régionales de santé (ARS) devront d’abord identifier les carences de l’offre hospitalière « tout au long de la filière de prise en charge sanitaire du traumatisme crânien ». Des consultations de suivi « systématisées et multidisciplinaires » seront mises en place pour éviter un retour à domicile d’un traumatisé crânien sans suivi médical. Un centre ressource national sur le traumatisme crânien verra le jour sur la base du Centre de ressources francilien du traumatisme crânien dont l’expertise est aujourd’hui reconnue. Nouveauté importante, l’activité de soins de longue durée (SLD) actuellement restreinte à la prise en charge des personnes âgées dépendantes sera bientôt ouverte aux personnes de moins de 60 ans. Les travaux d’élaboration des décrets d’autorisation de l’activité de SLD débuteront au cours de ce semestre. Afin d’améliorer le retour et le maintien des personnes accidentées en milieu de vie ordinaire, les ARS auront en outre la charge de coordonner les différentes interventions médico-sociales. Enfin, pour favoriser l’autonomie et l’insertion sociale des personnes traumatisées crâniennes, 40 nouveaux groupes d’entraide mutuelle (GEM) seront créés cette année sur l’ensemble du territoire pour un coût de 3 millions d’euros.
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