Valentina Andreeva, Pilar Galan et leurs collaborateurs (INSERM, INRA, CNAM, Université Paris 13) ont souhaité étudier les effets des vitamines du groupe B et des acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-3 sur les cancers en suivant pendant cinq ans plus de 2 500 personnes de 45 à 80 ans ayant survécu à un infarctus, un AVC ou un angor au cours de douze derniers mois. L’objectif de l’essai était de vérifier l’intérêt d’un apport supplémentaire en folates, vitamines B6 et B12 et/ou AGPI oméga-3 dans la prévention de la récidive de pathologies ischémiques chez les sujets coronariens avérés ou ayant présenté un AVC. Les résultats que publie cette semaine la revue « Archives of Internal Medicine » sont issus d’une analyse spécifique réalisée dans le cadre de l’étude d’intervention SU.FOL.OM3, dont les résultats ont été publiés en 2010 dans le « BMJ ».
Les patients, donc, ont reçu pendant cinq ans des vitamines du groupe B (3 mg de B6, 560 µg de folates et 20 µg de B12) et/ou d’AGPI oméga-3 (600 mg d’acide eicosapentaénoïque ou EPA et d’acide docosahexaénoïque ou DHA).
Les chercheurs ont évalué l’effet de cette supplémentation sur le développement de cancers de tous types. On a enregistré sur cinq années la survenue d’un cancer incident dans 7 % des cas (145 événements chez les hommes et 29 chez les femmes) et la survenue d’un décès par cancer dans 2,3 % des cas.
Ni la supplémentation en vitamines du groupe B ni celle en AGPI de type oméga-3 n’ont eu d’effet significatif. En revanche, les femmes recevant des AGPI oméga-3 ont eu tendance à présenter un risque plus élevé de cancer par rapport au groupe placebo. Si les mécanismes sous-jacents ne sont pas clairs, il pourrait exister un effet médiateur sur le métabolisme des estrogènes.
Valentina Andreeva, Mathilde Touvier, Emmanuelle Kesse-Guyot et coll. « Archives of Internal Medicine », édition en ligne du 13 février 2012.
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