Un mineur pour la première fois euthanasié en Belgique

Publié le 18/09/2016
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Crédit photo : Phanie

Un mineur de 17 ans atteint d'une maladie incurable a été euthanasié à sa demande en Belgique. "L'euthanasie est déjà faite", a expliqué Jacqueline Herremans, présidente de l'Association belge pour le droit de mourir dans la dignité et qui fait partie de la commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, en charge de vérifier que l'acte a bien eu lieu dans le cadre prévu par la loi. Le médecin qui a pratiqué l'acte sur une personne "qui s'approchait de la majorité" a déposé sa déclaration la semaine passée. Un rapport sera fait "d'ici peu", conformément à la loi, a-t-elle précisé, confirmant une information du journal Het Nieuwsblad.

Le professeur Wim Distelmans, président de la commission "euthanasie", a fait part au quotidien néerlandophone de ce cas, ajoutant que cette solution demeurait exceptionnelle et réservée aux cas désespérés. "Il n'y a heureusement que très peu d'enfants qui rentrent dans ces critères, mais cela ne signifie pas que nous devrions leur refuser le droit à une mort digne", a-t-il expliqué.

La Belgique est le seul pays au monde à autoriser, sans limite d'âge, des mineurs "en capacité de discernement" et atteints d'une maladie incurable à choisir d'abréger leurs souffrances, et ce depuis une modification de la loi sur l'euthanasie en février 2014. Les Pays-Bas ont une loi similaire mais qui fixe une limite d'âge à 12 ans.

La loi belge énonce des conditions très strictes: le mineur doit se "trouver dans une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance", être confronté à une "souffrance physique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable". Au moment du débat sur la loi, les législateurs avaient décidé d'écarter les souffrances "psychiques" pour les mineurs, tandis qu'elles sont prises en compte pour les adultes selon la loi de 2002. L'enfant ou adolescent doit prendre l'initiative de la demande, étudiée par une équipe médicale et un psychiatre ou psychologue indépendant. Les parents doivent également donner leur consentement.

(avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr