Un nouvel antigrippal à l’essai

Publié le 01/03/2012

Une nouvelle vie commencerait-elle pour le midodrine ? En effet, cette molécule (commercialisée sous le nom de Gutron) est indiquée dans l’hypotension orthostatique sévère survenant dans le cadre de maladies neurodégénératives (Parkinson, etc…). Mais elle a montré in vitro des propriétés antigrippales contre l’ensemble des virus influenza, y compris le virus pandémique de type A(H1N1) ayant circulé en 2009. Un essai clinique vient d’être lancé, afin de vérifier si son action antigrippale se confirme chez l’homme, indique l’Inserm. L’essai clinique, baptisé FluMed portera sur 161 patients (18-64 ans) non vaccinées contre la grippe et consultant pour une grippe évoluant depuis moins de deux jours. Ils seront recrutés par les généralistes dans la zone Grand Lyon pendant les deux saisons grippales en 2011-2012 et en 2012-2013. La moitié d’entre eux recevront pendant 5 jours le midodrine, l’autre moitié un placebo. Les résultats sont attendus en septembre 2013.

Actuellement, les antiviraux disponibles bloquent spécifiquement des protéines virales afin de limiter la réplication et la dissémination du virus dans l’organisme. « Une stratégie qui se heurte à la grande variabilité des virus qui mutent pour devenir résistants » explique le Dr. Manuel Rosa-Calatrava (Inserm), co-auteur de cette recherche. Son équipe teste une autre stratégie, cibler les voies de signalisation cellulaires détournées par les virus de la grippe et qui rendent les cellules de l’hôte favorables à l’infection, puis identifier des molécules déjà existantes qui bloqueraient les voies de signalisation en question. Cinq molécules déjà commercialisées dans d’autres indications ont été retenues et ont fait l’objet d’un dépôt de brevet dans l’indication de la grippe. Reste que le midodrine est la plus prometteuse d’entre elles et, à ce titre, est testée en priorité.


Source : lequotidiendumedecin.fr