Une harpe trône à l’entrée, à côté d’un grand arbre à ballons et d’une cuisine accessible en libre-service, comme à la maison. L’endroit est discret, mais chaleureux et convivial et surtout protégé de l’effervescence des urgences et des salles d’accouchement, pourtant si proches. Situé au coeur de la maternité Paule-de-Viguier, le secteur pré-naissance est organisé comme un cocon de 400 m2, qui offre aux futures mamans (en pré-travail, ayant rompu la poche des eaux, ou dont l’accouchement doit être déclenché), un espace de prise en charge apaisé.
Dans cet hôpital qui réalise 5 100 accouchements en 2018 contre 3 000 en 2003, soit le tiers de l’agglomération toulousaine ; c’est le maillon désormais indispensable entre les urgences et la maternité. « Ce projet était nécessaire pour répondre à la hausse du nombre d’accouchements dans notre maternité, la seule de niveau 3 de l’ex. région Midi-Pyrénées », rappelle le professeur Louis Bujan, chef du pôle Mère-enfant-couple au CHU.
Désengorger les urgences et améliorer la sécurité
Jusqu’à présent les futures mamans devaient patienter entre les urgences et le secteur d’hospitalisation grossesse, plusieurs heures voire plusieurs jours, jusqu’à leur accouchement.
« Nous avons déplacé les urgences et entièrement réaménagé ce secteur pour un investissement de 550 000 € », décrit le professeur Olivier Parant, responsable du service gynécologie-obstétrique. La moitié des accouchements réalisés ici sont à risque. Ce nouvel espace, qu’une simple porte sépare des salles de naissances, désengorge non seulement les urgences mais renforce aussi considérablement la sécurité des femmes, qui séjournaient auparavant au 3e étage avant leur accouchement », décrit le spécialiste. La mise en service de cet espace n’a pas donné lieu à des ouvertures de lits. Il fonctionne avec une équipe dédiée H24, composée d’une sage-femme et d’une aide soignante. Depuis son ouverture en septembre dernier, 500 femmes y ont été prises en charge et le CHU table sur un taux d’occupation de 80 à 90 %.
.Favoriser une prise en charge physiologique.
Doté de dix lits dans des chambres individuelles équipées de baignoires et d’espaliers, l’espace pré-naissance ouvert aux conjoints, favorise – dans un premier temps — une prise en charge physiologique non médicale grâce à la déambulation, des massages et des repas à la demande… « Avec ce dispositif, nous sommes en phase avec les recommandations concernant le respect du processus physiologique de l’accouchement », pointe le Pr. Parant. D’ailleurs nous ne pratiquons pas de péridurale ici et l’objectif est que les parturientes passent en salle de naissance plus tardivement. » Pour démarquer cet espace particulier, du reste de la maternité, la décoration des chambres a été confiée à une artiste ; et une musicienne vient jouer de la harpe deux fois par semaine, grâce à un partenariat culturel conclu entre l’ARS et la DRAC.
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