En voilà un qui aurait sans doute mieux fait de se taire… Milan Kujundzic, le ministre croate de la Santé s'est attiré une volée de bois verts des médecins de son pays après avoir affirmé que, "dans certains cas, un prêtre d'hôpital vaut plus que vingt docteurs". Et le responsable gouvernemental d'enfoncer le clou : "Le sourire du prêtre, ses mots de réconfort et d'encouragement, n'ont pas de prix aux yeux des patients et des familles".
Évidemment, ces propos doivent être rapportés dans leur contexte. Ils ont en effet été tenus lors d'une discussion sur le rôle de la religion et de la politique dans le secteur de la santé, et rapportés sur le site du monastère où s'est tenu cette semaine ce débat. "Le thème était la religion et la politique (...) notamment la question de savoir s'il y avait une place pour les prêtres dans les hôpitaux. Et dans ce contexte, j'ai dit que c'était parfois le cas", s'est défendu ensuite le ministre.
Il n'empêche, le propos a ulcéré les hommes en blanc. "Nous vous demandons si vous allez faire appel à 215 prêtres pour remplir les 4 300 postes de docteurs laissés vacants" dans les hôpitaux du pays, s'est indignée l'association des médecins hospitaliers.
La sortie de Milan Kujundzic est d'autant plus mal venue que le secteur de la santé publique croate fait face à de graves problèmes financiers mais aussi à une fuite des médecins. Depuis que le pays a rejoint l'UE en 2013, plus de 500 praticiens, soit 3 % du nombre total de médecins, ont quitté le pays pour travailler à l'étranger, où ils ont de meilleures conditions et salaires.
Dans ce pays de 4,2 millions d'habitants, où 90 % des habitants sont de religion catholique, l'Église joue par ailleurs un rôle important. Mais pas le même que les hôpitaux !
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