Maladie veineuse

Un suivi phlébologique régulier est nécessaire

Publié le 05/03/2009
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PARTICULIÈREMENT fréquente, la pathologie veineuse concerne près de 30 % de la population générale. La prépondérance féminine de cette affection est importante : 70 à 80 % des personnes atteintes sont des femmes. Le caractère héréditaire de la pathologie veineuse est incontestable. En effet, lorsqu’un des parents est atteint, le risque de développer cette affection est de 45  ; il est de 90 % si les deux parents sont atteints.

L’influence hormonale.

Maladie chronique, la pathologie veineuse peut évoluer dès la puberté, s’aggraver au cours de la grossesse sous l’influence hormonale de cette période de la vie. Dans d’autres cas, la grossesse peut être l’élément déclenchant. Devant des troubles veineux (lourdeur, œdèmes, dilatation variqueuse) un bilan clinique est nécessaire dès le retour de couches à la recherche de dilatations veineuses, d’insuffisance veineuse superficielle, de reflux des veines saphènes (examen en position debout). Si cet examen clinique est positif, un écho-doppler sera pratiqué. De même, lorsque ces troubles veineux existent avant une grossesse, un examen clinique sera pratiqué, suivi si besoin est d’un écho-doppler.

Lorsque des symptômes existent, malgré le déremboursement, les veinotoniques doivent continuer d’être prescrits car ils ont depuis longtemps fait preuve de leur efficacité sur les symptômes. Cette prescription de veinotoniques peut être associée à une compression médicale élastique de niveau 1 (bas, collant) ou de niveau 2 (pression › 20 mmHg) en présence de varices. Des conseils d’hygiène de vie doivent absolument être délivrés. L’activité, notamment la marche, améliore le retour veineux. A contrario, la sédentarité et le surpoids, ainsi que la constipation, augmentent la stase veineuse.

Conseils d’hygiène de vie.

Lorsque des varices existent et sont confirmées par l’examen clinique et l’écho-doppler, elles seront prises en charge par des gestes locaux : injection de mousse sclérosante, stripping ou méthodes endovasculaires. Le choix de ces différentes techniques repose sur le stade et le territoire de l’atteinte retrouvés sur l’écho-doppler. En cas d’atteinte de la saphène et des veines de petit calibre l’injection de mousse donne d’excellents résultats. En revanche, si le diamètre de la saphène est supérieur à 7 mm on réalisera une crossectomie éveinage ou bien on utilisera les techniques endovasculaires : closure ou laser, qui ont des suites opératoires plus simples et permettent une reprise plus rapide des activités.

La prévention de cette maladie chronique repose sur un suivi phlébologique régulier tous les 1,2 ou 3 ans, car même si cette maladie veineuse a été traitée, elle va évoluer. Cette évolution sera plus ou moins rapide selon les antécédents familiaux. Enfin, il importe de rappeler à la femme quelques règles simples d’hygiène de vie : lutter contre la sédentarité, marcher, lutter contre la prise de poids, la constipation, faire de la gymnastique le soir (pédalage), mettre des bas de contention si elle travaille debout toute la journée, application de crème au menthol ou de douches froides sur les jambes…

Propos recueillis auprès du Dr Frédéric Vin (Neuilly sur Seine).

Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr