L’acide tout trans-rétinoïque (ATRA) pourrait s’avérer efficace dans davantage de formes de leucémie aiguë myéloïde (LAM). Le Dr Arthur Zelent et une équipe internationale de l’Institute Cancer Research viennent de montrer qu’un vieil antidépresseur, la tranylcypromine (Tylciprine), pourrait sensibiliser à l’action de l’ATRA plusieurs formes de LAM, jusqu’ici résistantes. « Jusqu’à présent, c’était un mystère que certains LAM ne répondent pas à ce médicament, explique le Dr Zelent. Notre étude a mis en évidence un blocage moléculaire qui pourrait être réversible sous l’action d’un second médicament utilisé habituellement comme antidépresseur. »
L’action de l’ATRA consiste à favoriser la maturation puis l’apoptose des cellules leucémiques. Les LAM non répondeurs seraient insensibles à l’ATRA car les gènes pro-apoptotiques ciblés par la molécule seraient « éteints ». La tranylcypromine agirait en inhibant une enzyme appelée LSD1, ce qui conduirait à « rallumer » ces gènes. Si cette stratégie thérapeutique se confirmait, les bénéfices seraient considérables. De plus, les chercheurs ont de bonnes raisons de penser que les médicaments ont une action ciblée sur les cellules leucémiques, ce qui devrait entraîner moins d’effets secondaires. L’équipe basée à l’université de Munster (Allemagne) a d’ores et déjà lancé une étude de phase II, dont les résultats sont attendus avec impatience.
« Nature Medicine », publié en ligne le 11 mars 2012.
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