Asco 2017

Une nouvelle thérapie qui ralentirait la progression de cancer du poumon de plus de deux ans !

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Publié le 06/06/2017
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Crédit photo : SPL/PHANIE

Un traitement ciblé de seconde génération a permis de « stopper la croissance avancée de cancer du poumon pendant plus de deux ans tout en prévenant le développement de métastases cérébrales », énonce le Dr John Heymach, expert à l’ASCO (American Society of Clinical Oncology). En effet, un essai clinique de phase III démontre que l’alectinib (Alecensa), des laboratoires Roche, serait plus efficace que le traitement standard : le crizotinib (Xalkori) en cas de cancer du poumon dit « non à petites cellules » ALK positif (CPNPC). Apparemment, ce nouveau traitement ralentirait la croissance tumorale pendant en moyenne 15 mois supplémentaires par rapport à son concurrent, et ce, avec moins d’effets secondaires. L’expert a qualifié ces résultats, présentés lors du congrès, de « remarquables ».

Les deux molécules ciblent la mutation du gène ALK, qui affecte 5 % environ des personnes atteintes d'un cancer du poumon CPNPC. À l’heure actuelle, le crizotinib a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) en 2011, il reste le traitement initial proposé à la majorité des patients. Quant à l’alectinib, il est pour le moment autorisé seulement en seconde intention chez les patients atteints dans CPNPC avancé dont la maladie progresse malgré une première thérapie à base de crizotinib.

Un traitement plus efficace pour moins d’effets secondaires

 « Personne n'aurait imaginé possible de retarder aussi longtemps la progression d'un cancer avancé du poumon puisqu'on obtient un arrêt de la progression de la tumeur autour de douze mois pour la plupart des thérapies ciblées pour les tumeurs pulmonaires », s’enthousiasme le Dr Alice Shaw, directrice du service de cancérologie thoracique au Massachusetts General Hospital à Boston et principale auteure de l’étude. Cet essai clinique randomisé incluait 303 patients atteints de CPNPC au stade IIIB ou IV qui ont reçu, soit du crizotinib, soit de l’alectinib.

D’après les chiffres, l’alectinib réduirait le risque de voir la maladie progresser ou celui de décéder de 53 % par rapport au crizotinib. Plus précisément, la durée moyenne avant que le cancer n’évolue s’élevait à 25,7 mois pour l’un contre 10,4 mois pour l’autre. De même, si les deux molécules passent la barrière hématoencéphalique, l’incidence des métastases encéphaliques était nettement plus faible via l'alectinib (9 % contre 41 %) car la substance traverserait plus facilement cette barrière. « L’alectinib était surtout bénéfique pour contrôler et prévenir les métastases cérébrales, qui peuvent avoir un impact majeur sur la qualité de vie des patients », souligne le Dr Shaw.

Au niveau des effets néfastes liés au traitement, ils ont été rapportés dans 41 % des cas avec l’alectinib contre 50 % avec le crizotinib. Les évènements indésirables avec le premier étaient surtout de la fatigue, de la constipation, des douleurs musculaires alors qu’avec le second il s’agissait principalement de problèmes gastro-intestinaux et d'anomalies enzymatiques au niveau du foie.


Source : lequotidiendumedecin.fr