On ne va quand même pas bouder son plaisir… La publication au JO de mardi de la décision de nomenclature de la CNAMTS revalorisant les spécialités cliniques est évidemment une bonne nouvelle. Une fois n’est pas coutume, voilà une revalorisation qui arrive à l’heure, même s’il a fallu l’attendre six mois depuis la publication de la convention, comme c’est de règle désormais… Pour les généralistes, ce coup de pouce est une juste reconnaissance de l’évolution de leur activité. En l’occurrence en gynécologie avec la possibilité de cumuler désormais frottis et consultation. Et en gériatrie avec l’apparition d’un nouvel acte : le V Long, souvent appelé V Alzheimer et coté C2 + MD. Certes le compte n’y est pas encore tout à fait, puisque, comme le rappelle l’Unof, d’autres avancées restent à officialiser, probablement courant mai : possibilité de cumul MNO/FPE pour les visites obligatoires du nourrisson et nouveau régime des indemnités kilométriques, devenu indispensable vu le contexte d’inflation record pour les prix de l’essence.
Dans une période économiquement et politiquement si incertaine, on se contentera évidemment de toutes ces annonces. Pour autant, ce n’est pas une raison pour donner solde de tout compte aux pouvoirs publics. Pour les généralistes elles tiendront lieu de poire pour la soif, mais parions que nombre d’entre eux leur trouveront «goût de trop peu ». Car le nouveau V Alzheimer – exceptionnel et contingenté - ne corrige qu’à la marge une nomenclature des actes plus vraiment adaptée à la patientèle du troisième et surtout du quatrième âge. Des malades lourds à prendre en charge au quotidien, particulièrement lorsqu’ils sont hébergés en Ehpad. Et c’est pour ne rien dire d’une revalo du frottis à moitié accordée, puisque son cumul avec une consultation ne sera autorisé que pour 50% seulement de sa valeur !
Un sou est un sou… De la part de la Sécu, cette logique comptable peut se comprendre en situation de surendettement actuel. Mais c’est un raisonnement de pénurie et de survie, pas à la hauteur du défi démographique qui se profile. « Les généralistes Français à la traîne » titrait récemment un hebdomadaire grand public qui situait notre médecin de famille au bas du classement des revenus généralistes dans les pays de l’OCDE ! Il va falloir que les politiques le comprennent. Et pas seulement en période de campagne électorale…
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