Une première journée de mobilisation nationale pour mieux prendre en charge le cancer du rein

Publié le 26/11/2015

Crédit photo : PHANIE

À l’initiative d’un comité de pilotage présidé par le Dr Bernard Escudier, président de l’Association pour la recherche sur les tumeurs du rein (A.R.T.U.R), les acteurs concernés (professionnels de santé, patients, autorités de santé, institutions, politiques) se mobilisent, aujourd’hui, à l’Institut Pasteur pour réfléchir à l’optimisation de sa prise en charge.

Le projet « Mobilisation nationale cancer du rein » (www.mobilisation-nationale-cancer-rein.org), qui veut être une déclinaison du Plan cancer adaptée au rein, poursuit plusieurs objectifs : établir un état des lieux, élaborer des réflexions pour répondre aux besoins et attentes des patients, effectuer plus de prévention pour dépister plus tôt la maladie, encourager la recherche en France.

Le comité de pilotage du projet s’est donné pour mission de définir, puis, d’évaluer sur 5 ans, les outils et organisations à mettre en place pour optimiser la prise en charge du cancer du rein en France. Trois thématiques sont privilégiées : l’épidémiologie et le dépistage, la recherche et le parcours de soins du patient.

Débattre et organiser des groupes de travail

Dans le domaine du cancer du rein, les oncologues sont confrontés à deux types de situation, soit à de toutes petites tumeurs découvertes, par hasard, - à l’occasion d’un examen effectué pour un autre problème de santé - et souvent guéries par la chirurgie ; soit à des tumeurs importantes découvertes tardivement lorsqu’il y existe déjà des métastases.

« Face à ce constat, nous avons souhaité réfléchir à l’épidémiologie et au dépistage du cancer du rein. Est-il, par exemple, rentable de dépister le cancer du rein sachant que le dépistage précoce permet souvent la guérison ? Nous aimerions également échanger sur la question de la recherche : comment peut-on améliorer l’accès aux tumeurs du rein congelées ? Comment mieux utiliser les fonds dédiés à la recherche en France ? », interroge le Dr Escudier. Et de poursuivre : « Enfin, nous désirons débattre au sujet du parcours de soins. Car si les patients sont bien pris en charge en France (remboursement de soins à 100 %), l’accès aux centres experts, aux traitements et à l’innovation n’est pas égalitaire sur le territoire français. »

Durant cette journée de mobilisation, chaque thème d’abord présenté par un binôme d’experts, fait l’objet d’une table ronde en présence d’intervenants spécialisés qui se poursuit par un débat avec le public. « L’idée, aujourd’hui, n’est pas de prendre des décisions concernant le cancer du rein, mais d’exposer des situations et d’essayer de lancer des groupes de travail, puis de faire de propositions sur les prochaines années, en accord avec l’INCa (Institut natinal du cancer), l’INSERM et les différents acteurs concernés par le cancer du rein (oncologues, associations, chercheurs) pour essayer d’améliorer la prise en charge de cette maladie en France », conclut le Dr Escudier. Une journée de mobilisation nationale sera, désormais, organisée tous les 2 ans.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : lequotidiendumedecin.fr