L A protection vaccinale doit être adaptée à l'évolution des risques infectieux et aux changements au niveau de la population. En effet, les sujets âgés vont occuper une place croissante dans la population, les jeunes hommes ne seront plus soumis au service militaire, lequel a été l'occasion de remettre à jour les vaccinations, et les femmes font plus de grossesses tardives, ce qui impose le contrôle de l'immunité antirubéoleuse postvaccinale.
Avec l'amélioration des conditions d'hygiène, les virus entériques (poliomyélite, hépatite A) circulent moins, d'où le risque d'une rencontre plus tardive dans la vie, avec une gravité accrue de la maladie chez l'adulte, comme c'est le cas pour l'hépatite A ou la varicelle. Citons à ce propos les chiffres édifiants de l'immunité anti-VHA chez les jeunes recrues, montrant une chute de la séroprévalence de 50 % en 1978 à 10 % en 1997.
Tétanos, polio, diphtérie...
Du fait des changements intervenus ces dernières années, les adultes et les sujets âgés peuvent se trouver en contact avec des germes contre lesquels leurs vaccinations anciennes ne protègent plus. D'où l'intérêt de rappels, tout au long de la vie, vis-à-vis du tétanos (son réservoir tellurique ne peut pas être éradiqué), de la poliomyélite (risque accru dans les pays en développement), de la diphtérie (épidémique dans les pays de l'Est), de l'hépatite A et de la typhoïde chez les voyageurs, et de l'hépatite B, de la leptospirose et de la rage chez certains professionnels. Concernant le vaccin antigrippal qui est désormais remboursé dès l'âge de 65 ans, il a été bien accepté. Quant à la vaccination antipneumococcique, recommandée face à l'augmentation de la résistance des pneumocoques aux antibiotiques, elle cible les populations à risque, des sujets âgés ou des patients souffrant de maladie chronique. Enfin, on est en train de réfléchir sur des rappels contre la coqueluche et la rougeole afin d'éviter des contaminations éventuelles des enfants par leurs parents.
Il faut savoir que les calendriers vaccinaux des pays européens ont des points communs, tels que les vaccination contre la diphtérie, le tétanos, Haemophilus influenzae type b, et, pour la plupart des pays, la vaccination contre l'hépatite B. La tendance est l'utilisation du vaccin poliomyélite inactivé et du vaccin coquelucheux acellulaire, mieux toléré que le vaccin à base du germe entier.
Enfant : six maladies
« Contrairement à d'autres pays comme le Canada, les Etats-Unis, l'Italie ou l'Autriche, en France seulement 20 à 30 % des nourrissons sont vaccinés contre l'hépatite B, en sachant qu'il n'a jamais été démontré un risque de pathologie neurologique de cette vaccination chez le nourrisson. Et malgré deux études américaines importantes récemment publiées, il n'est pas facile de restaurer la confiance des parents. Nous espérons qu'en associant le vaccin contre l'hépatite B avec le vaccin pentavalent il sera possible d'améliorer la couverture vaccinale chez les jeunes enfants », souligne le Pr Philippe Reinert (Créteil).
En pratique, les combinaisons vaccinales permettent, en neuf injections, de protéger l'enfant de moins de 2 ans contre six maladies, à savoir la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, Haemophilus influenzae type b, la tuberculose, la rougeole, les oreillons, la rubéole et l'hépatite B. Bientôt, l'enfant pourra être vacciné en six injections, grâce au vaccin hexavalent (Hexavac), qui a reçu récemment une AMM européenne.
MEDEC. Conférence de presse des Laboratoires Aventis Pasteur MSD.
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