L’efficacité des biothérapies sur les symptômes de la maladie de Crohn et sur l’apparition de complications est désormais clairement établie. Néanmoins, comme l’explique le Professeur Laurent Peyrin-Biroulet (CHU de Nancy), « nous ne devons plus nous contenter de supprimer les symptômes, mais nous devons également traiter au-delà des manifestations, en ne laissant pas de lésions évolutives. Car ces dernières, qui évoluent à bas bruit, vont faire le lit de complications : abcès, fissure… Il faut donc cicatriser la muqueuse afin de maintenir la rémission profonde et éteindre tous les signaux de la maladie ».
Dans l’essai EXTEND, premier essai mené sur la cicatrisation complète de l’intestin, la prescription d’adalimumab au long cours a en effet permis de diminuer la fréquence des complications, la fréquence des hospitalisations, et a également amélioré la qualité de vie des patients ainsi que leur production au travail. La cicatrisation de la muqueuse est contrôlée par endoscopie, mais peut également être appréciée par des examens moins invasifs : CRP, IRM couplée à un dosage de la calprotectine et de la lactoferrine.
Impliquer le patient
« Traiter précocement dans les une à deux années qui suivent le diagnostic est également primordial, car si l’on intervient trop tard, il ne sera plus possible d’éviter la destruction de l’intestin » ajoute le Pr Peyrin-Biroulet. « Des recommandations existent dans ce sens lorsque la maladie est sévère d’emblée (maladie étendue du grêle, atteinte du tube digestif haut, lésions sévères du rectum avec ulcérations, fistule anopérinéale, sténose, ulcères profonds, tabagisme, âge très jeune), mais pas encore chez les autres patients ».
Enfin, comme pour toute maladie chronique, l’observance du traitement est primordiale mais pas toujours facile à obtenir. Afin de lutter contre ce principal facteur de rechute de la maladie, le programme international IBD connect, a été mis en place par Abbott dans 28 pays. Ce programme permet notamment d’améliorer la communication médecin-patient. « Le médecin ne doit pas imposer sa thérapeutique mais impliquer le patient dans ce choix » a conclu le Pr Peyrin-Biroulet.
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