L’histoire du jour

Vocation précoce

Publié le 09/11/2010
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Elliot Philipp est né en 1915 de parents juifs allemands qui ont quitté Hambourg pour s’installer à Londres en 1908. À 7 ans, Elliot déclare qu’il veut devenir gynécologue. Plus tard, il fait médecine et obtient son doctorat en 1939. À cette époque, il publie sous un pseudonyme son premier livre : « la Technique du sexe ». Il confessera qu’il l’a écrit sans expérience personnelle. La même année, il tombe amoureux de Lucie, qu’il épouse au bout de cinq semaines seulement, à cause de la guerre. Un mariage qui durera près de cinquante ans, jusqu’au décès de Lucie en 1988. À la fin de la guerre, il se spécialise en gynécologie-obstétrique. Il n’est pas dans le moule des gynécologues masculins britanniques de l’époque ; son caractère est influencé par les liens qu’il a eus avec Sigmund Freud, cousin de sa mère. En 1972, lors d’un congrès sur la fertilité, un certain Patrick Steptoe, célèbre pour ses travaux sur la FIV avec Robert Edwards (prix Nobel 2010), réunit un petit groupe de spécialistes britanniques, dont Philipp. Objectif : la création de la British Fertility Society, qui voit le jour un an plus tard. Parlant parfaitement français, Elliot Philipp devient consultant dans le « French Hospital » (plus tard renommé « le dispensaire français »). On y consulte obligatoirement en français. Il s’y fait remplacer par de jeunes médecins qui trouvent la langue plus compliquée que les problèmes diagnostiques. Elliot Philipp a quitté les siens le 27 septembre.

BMJ du 6 novembre 2010, p. 994.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8853