Sondage

Vous trouvez vos patients plus informés… mais pas plus autonomes !

Publié le 02/03/2012
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Vos patients ne sont plus comme avant ! C’est le premier enseignement que l’on pourrait tirer de notre sondage CMC. En effet, près de huit généralistes sur dix ont le sentiment que leurs patients ont complètement (25 %) ou plutôt (54 %) changé au cours des dix dernières années. Globalement, les généralistes sont 81 % à juger que leurs patients sont moins respectueux qu’avant. Les trois quarts (76 %) trouvent aussi leurs patients plus exigeants qu’auparavant ou moins compliants (60 %). Les avancées de la loi Kouchner expliquent-elles ce changement d’état d’esprit du patient ? Apparemment pas. Parmi les facteurs qui ont le plus fait évoluer la relation médecins-patients, les généralistes sont 64 % à rendre Internet responsable des changements du colloque singulier ces dix dernières années. Pas forcément en bien aux yeux de la plupart. 65 % de nos sondés pensent qu’Internet aurait rendu la consultation plus compliquée. Pour un sur cinq (21,5 %) ce nouveau média n’aurait rien changé. Et ils ne sont que 12,5 % d’optimistes à saluer l’apport de la Toile. Reste un point sur lequel une majorité (73 %) des confrères s’accorde : les patients sont mieux informés qu’avant. Mais cela ne les rend pas forcément plus autonomes, de l’avis des deux tiers des médecins.

En comparaison du Net, l’apport du législateur demeure néanmoins modeste. Du moins vu des cabinets de médecins de ville. Seuls 8,5 % des médecins qui ont répondu à notre enquête font du droit d’accéder directement à son dossier médical, le facteur majeur d’évolution de la relation médecin-malade. Le droit au consentement éclairé, lui, n’est cité que par 5,5 % comme facteur numéro un de changement. Enfin, le parcours de soins – avec l’instauration du médecin traitant en 2004 – recueille 13,3 % des citations.

Pourtant, dix ans après la loi Kouchner, c’est peut-être du côté des droits sociaux des patients qu’il faudrait aujourd’hui avancer. 46,3 % des médecins verraient bien reconnaître un droit à des soins correctement remboursés par l’Assurance-maladie. Une preuve supplémentaire du ressenti par les généralistes du phénomène de renoncement aux soins. Un tiers des médecins y ajouterait la reconnaissance d’un droit à une assistance médicale pour mourir, dont on parle beaucoup en ces temps de campagne électorale. Très présente dans la campagne également, le droit à un médecin près de chez soi fait moins recette?: 7,5% seulement pensent que le droit d’avoir accès à un médecin en moins de 30 minutes devrait être inscrit dans le calendrier législatif.


Source : lequotidiendumedecin.fr