Courrier des lecteurs

Du rififi au Cnom

Publié le 10/02/2020

À ma grande surprise je viens d’apprendre, grâce au « Quotidien », que le CNOM dépose une plainte à l’encontre de son ancien président. Cette décision fait suite à la polémique engendrée par la Cour des Comptes en décembre ; critiques qui avaient déjà fait l’objet, un an auparavant, d’un article dans le Canard enchaîné.

Cette prise en compte par les dirigeants nationaux est quelque peu tardive. En effet, si l’institution est attaquée par la Cour des Comptes, il me semble nécessaire de réagir très rapidement.

Le président s’était voulu rassurant à l’époque (mi-décembre 2019), et avait balayé les critiques formulées par ces hauts fonctionnaires. Or quelques mois plus tard, voilà une prise de position ferme à l’égard de certains responsables. Quelle ambivalence ! Il est très curieux, lorsqu’il existe des erreurs de gestions, pointées du doigt par la Cour des Comptes, de ne pas les exposer le plus rapidement au grand jour !

D’autre part, les accusations de la Cour des Comptes me semblent le plus souvent porter sur une période assez récente, et ne concernent pas les errements anciens. Or notre président actuel est élu depuis 2013. De ce fait, les erreurs de gestion dénoncées concerneraient la période antérieure à 2013 ; soit 6 ans auparavant.

Cette affaire risque d’avoir des conséquences désastreuses pour une institution très utile (surtout au niveau départemental) pour les médecins. De ce fait, au lieu d’avancer dans un épais brouillard où la confusion est devenue légion, il est fondamental de réformer l’Ordre. Nombreux sont les confrères et certains syndicats qui vont demander la supression pure et simple de cette institution. Cependant, il demeure fondamental de conserver ce rempart corporatiste qui est bénéfique pour tous les médecins.

Aussi, M. Bouet devrait prendre sa plume, et s’expliquer de manière très claire. Il a su nous envoyer des questionnaires pour mieux appréhender les difficultés de l’exercice médical, alors pourquoi ne communique-t-il pas plus avec « ses cotisants » sur ce sujet qui compromet sa propre intégrité ?

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Dr Pierre Frances, Médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin