Dans un premier temps, il faut déterminer si la douleur scapulaire est à rattacher à une pathologie de l'épaule ou s'il s'agit d'une douleur projetée. Une pathologie véritable de l'épaule, quelle que soit son étiologie, rend toujours la manoeuvre main-dos difficile et douloureuse. Si cette manœuvre est positive on peut alors débuter un examen programmé plus précis de l'épaule. Dans le cas contraire, il faut évoquer une douleur projetée.
Examen programmé de l'épaule
› L'inspection permet souvent de constater une attitude antalgique de protection avec surélévation du moignon de l'épaule parfois accompagnée d'un enroulement de l'épaule en dedans. Il faut regarder les reliefs musculaires, une atrophie importante pouvant être le reflet d'une pathologie nerveuse. Une hypertrophie des articulations sterno-claviculaires ou acromio-claviculaires peut témoigner d'une atteinte du bras de levier de l'épaule et non d'une pathologie sous-acromiale.
› La palpation peut retrouver un point douloureux antérieur sur la coracoïde ou externe dans la région sous-acromiale. Les articulations sterno-claviculaires et acromio-claviculaires devront être systématiquement palpées et mobilisées.
› L'étude la mobilité doit être comparative et se faire d'abord en passif, pour rechercher une éventuelle rétraction capsulaire, puis en actif pour tester les différents muscles de la coiffe des rotateurs. Les mouvements à explorer sont l'antépulsion, la retropulsion, l'abduction, l'adduction, les rotations internes et externes. Il est intéressant d'explorer des mouvements combinés par la réalisation de gestes simples comme la manœuvre main-nuque ou main-dos. L'élévation active du membre supérieur peut déclencher une douleur scapulaire à un certain degré d'élévation compris entre 60 et 120°, c'est l'arc douloureux caractéristique du conflit sous-acromial.
On peut reproduire cette douleur du conflit sous-acromial par la manœuvre de Neer. L'examinateur se place en arrière du patient et lui élève passivement le membre supérieur ce qui déclenche une douleur élective dans l'amplitude correspondant à l'arc douloureux.
Pour savoir quel tendon est atteint il faut ensuite réaliser des manœuvres spécifiques :
› Palm-up test pour la longue portion du muscle biceps brachial : on demande au patient de placer son bras à 90° d'antépulsion, paume ouverte vers le haut. L'examinateur appuie ensuite sur la main vers le bras se qui déclenche une douleur antérieure du moignon de l'épaule en cas de tendinopathie.
› Manœuvre de Jobe : le patient place le membre supérieur à 60° d'abduction et 30° d'antépulsion, coude tendu, pouce vers le bas. L'examinateur appuie sur le coude vers le bas. Le déclenchement d'une douleur traduit une tendinopathie du sus-épineux.
› Manœuvre de Patte : Le patient place son bras à 90° d'abduction, coude fléchi à 90°. L'examinateur soutient le coude du patient et lui demande de faire une rotation externe contre résistance. Le déclenchement d'une douleur traduit une tendinopathie du sous-épineux. Cette manœuvre peut aussi être réalisée coude au corps.
› Cet examen est complété par celui de la mobilité cervicale (toute douleur d'épaule peut avoir une origine cervicale), l'examen neurologique, cardio-respiratoire et des organes digestifs de l'étage sus-mésocolique. Il faut bien palper le creux axillaire et les pouls, notamment lors de l'élévation du bras (syndrome du défilé). Vérifier aussi l'absence de troubles vaso-moteurs de la main et percuter le poignet à la recherche d'un syndrome du canal carpien dont les douleurs irradiées peuvent aller jusqu'à l'épaule.
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