► Le choix du traitement doit prendre en compte l’étiologie des dysménorrhées, l’intensité de la douleur, les succès ou échecs des traitements antérieurs, le choix de la patiente, le besoin d’un effet contraceptif et, dans le cadre précis de l’adolescente, de la régularité ou non des cycles menstruels. En plus des traitements antalgiques non spécifiques (type paracétamol), trois types de médicaments sont utilisés : les antiprostaglandines (essentiellement les anti-inflammatoires non stéroidiens AINS), les progestatifs et les œstroprogestatifs. Peuvent y être associés des antispasmodiques ou des traitements à visée psychologique.
Les antiprostaglandines
► Les AINS agissent en tant qu’inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines et en tant qu’antagonistes en bloquant la liaison aux récepteurs. Ils entrainent une diminution de la concentration endométriale en prostaglandines et de l’activité contractile utérine. Le traitement peut être ponctuel, de courte durée (2 jours) et initié dès le début de la symptomatologie douloureuse et mieux encore avant. Il est efficace dans 80 à 85% des cas (2). Peuvent être utilisés : ibuprofène, flurbiprofène, naproxène, acide méfénamique, kétoprofène et diclofénac en l’absence de risques cardio-vasculaires. Les précautions d’usage sont à respecter chez les patientes asthmatiques, ayant des troubles de l’hémostase ou une néphropathie. L’acide acétylsalicylique semble peu efficace dans cette indication.
Les progestatifs
► Ils diminuent PgF2α et la motricité utérine. Chez les jeunes filles aux cycles irréguliers sans besoin de contraception, la progestérone et la rétroprogestérone (utrogestan 200mg et Duphaston®) sont utilisés de J14 à J25 (c'est à dire au moins 12 jours). Dans le cas des dysménorrhées essentielles avec hirsutisme ou dans le cas d’endométriose de l’adolescente, les dérivés de la 17OHprogestérone ou des 19norpregnanes peuvent être prescrits de J8 à J26.
Chez les patientes endométriosiques, les progestatifs à action antigonadotrope sont privilégiés. Les dérivés de la 17OHprogestérone (pregnanes) : l’acétate de chlormadinone 10mg (Lutéran®), de cyprotérone 50mg (Androcur®), la médrogestone 10mg (Colprone®) ou les dérivés des 19norpregnanes : acétate de nomegestrol 5 mg (Lutényl®) et promégestone 0.5mg (Surgestone®). D'autres progestatifs auraient une action spécifique (Dienogest®).
► Les dispositifs intra-utérins au lévonorgestrel (Mirena®) efficaces sur les dysménorrhées de l'adénomyose et, parfois, sur les lésions externes restent une alternative en cas d’échec aux traitements oraux.
Les œstroprogestatifs
► Leur efficacité est due à l’hypotrophie endométriale et l’anovulation qu’ils induisent. Toutes les formes peuvent être prescrites (orale, cutanée ou vaginale). Parfois seule la disparition des règles supprime les douleurs en particulier dans l’endométriose, un traitement en continu par progestatifs ou œstroprogestatifs est possible, en limitant les règles à 2 ou 3 épisodes annuels (6).
Les antispasmodiques
► Leur action tocolytique permet la diminution de l’hypercontractilité utérine.
Soutien psychologique
► Enfin, un soutien psychologique peut être proposé en association au traitement médical dans les dysménorrhées essentielles ou organiques.
Il n'est pas rare en effet, qu'un contexte surtout familial de stress induisant un état émotionnel très pénible, ne soit retrouvé. Le médecin de famille mieux que tout autre peut le déceler.
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