L’objectif du traitement n’est pas de faire disparaitre les lésions d’urticaire mais d’améliorer suffisamment le patient et, en particulier, limiter le prurit pour que sa vie personnelle et professionnelle soit normale. Ceci est en général le cas lorsque le traitement améliore le patient de 75% (« 75 % d’amélioration est un succès, le 100 % est une chance »). à ce titre, la prise en charge de l’UC présente beaucoup de similitudes avec celle d’autres dermatoses inflammatoires chroniques comme le psoriasis et la dermatite atopique.
Il est essentiel d’expliquer correctement au patient sa maladie et son traitement et de lui remettre des documents simples (fiche allergolyon.org ; fiche du groupe urticaire de la société française de dermatologie (GUS)). Par exemple, il est utile que le patient soit informé que sa qualité de vie sera davantage améliorée avec une prise d’anti-histaminique en continu plutôt que par des prises à la demande.
Avant d’espérer améliorer l’urticaire chronique d’un patient, il faut s’assurer que celui-ci ne prend pas de corticoïdes, même de façon très transitoire (quelques jours/mois). Les corticoïdes, bien qu’efficaces chez la majorité des patients, sont contre-indiqués en raison du risque de cortico-dépendance qui survient chez une minorité de patients qui développent alors une urticaire sévère, souvent systémique, résistant aux anti-H1.
Partout dans le monde, les corticoïdes sont largement utilisés dans l’urticaire sans que cette habitude soit validée?; ils n’ont pas d’effet sur la libération de médiateurs préformés par les mastocytes mais limitent la phase tardive de la réaction inflammatoire empêchant la constitution d’un infiltrat lymphocytaire périvasculaire (4). La corticotherapie orale, même à faible dose, est à proscrire, elle peut contribuer à pérenniser et aggraver l’éruption et le risque est important, une fois les comprimés à disposition du patient, qu’il en reprenne à la moindre rechute et devienne corticodépendant (6).
Cette éviction des corticoïdes vaut même si un œdème du visage est présent. Tous les patients porteurs d’UC feront des œdèmes du visage parfois impressionnants, qui ne sont pas des œdèmes dits de Quincke. Leur traitement repose sur les anti-H1 et non sur les corticoïdes. L’œdème de Quincke est une anaphylaxie, une réponse allergique IgE, et son traitement en est l’adrénaline.
Comment les différencier ? L’œdème du visage de l’UC est incompatible avec une réaction allergique immédiate (absence de contact avec un allergène, durée d’apparition supérieur à une heure…), l’œdème est isolé ou volontiers associé à une urticaire chronique en place. L’œdème de Quincke est associé à des signes systémiques d’anaphylaxie?: dyspnée, diarrhée, vomissements, malaise, choc...
Supprimer les facteurs potentiellement aggravants comme les médicaments (aspirine, AINS, IEC) qui sont contre-indiqués chez tous les patients atteints d’UC car pouvant être inducteurs d’urticaire profonde et d’aggravation des poussées par des mécanismes non allergiques, ainsi que les aliments riches en histamine (voir encadré E1) (7). Le consensus européen recommande aussi l’identification et la suppression des facteurs déclenchants ou aggravants, le traitement des infections ou pathologies inflammatoires associées… En cas d’urticaire physique, on conseille d’éviter, dans la mesure du possible, la chaleur (éviter les vêtements trop chauds), le froid…
Prendre en compte le stress psychologique fait aussi partie du traitement. Il s’agit d’un facteur important de l’urticaire qui, en lui-même, « puisqu’on n’en trouve pas la cause » accentue le stress.
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)