« Hugo, 7 ans, fait des crises d'asthme à répétition depuis quelques jours du fait d'une rhinopharyngite. Cette nuit, la crise est particulièrement sévère. Ses parents se demandent s'ils doivent ou non aller aux urgences...»
Des instructions claires pour calmer l'angoisse
Maladie particulièrement anxiogène pour la famille, la crise aiguë d'asthme pose plusieurs questions aux parents : Va-t-elle passer ? Mon enfant est-il en danger ? Faut-il ou non appeler un médecin ou aller aux urgences ? Autant de questions qui peuvent trouver des réponses rassurantes à travers une démarche éducative des parents pour les aider à mieux gérer la crise à domicile. C'est du reste ce que recommande le Groupe de Recherche sur les Avancées en PneumoPédiatrie (GRAPP)* en proposant des plans d'actions écrits individualisés avec des instructions claires à remettre aux parents. Plusieurs items doivent être présents : Quand augmenter le traitement ? Comment augmenter le traitement ? Quand demander de l'aide médicale ?
Les grandes lignes du plan d'action
C'est bien sûr la survenue de signes d'une crise sévère qui nécessite un renforcement thérapeutique : sibilants et toux à répétition, fréquence respiratoire augmenté (sup à 35), mise en jeu des muscles respiratoires accessoires... des signes qui doivent être décrits aux parents en laissant une trace écrite. A noter que la mesure du DEP (débit expiratoire de pointe) n'est pas suffisante pour évaluer la gravité de la crise car elle est peu sensible chez l'enfant (évaluation des grosses voies aériennes alors que l'atteinte distale prédomine le plus souvent). Les parents pourront alors d'eux mêmes augmenter les doses de bronchodilatateurs d'action rapide (BDCA) jusqu'à 4 à 15 bouffées d'équivalent salbutamol, à reproduire toutes les 20 minutes pendant la première heure. Si les symptômes persistent, ils doivent demander un avis médical en urgence.
Et chez le nourrisson ?
Équivalent de l'asthme chez l'enfant, la bronchiolite du nourrisson pose aussi la question de son hospitalisation éventuelle. Avant six semaines, un nourrisson doit être hospitalisé pour surveillance de sa fonction respiratoire. Sur le plan médicolégale-légal, le non-respect de cette règle pourra être reproché au médecin. Au delà de l'âge de six semaines, si l'état général reste bon, une bronchiolite pourra bénéficier d'une prise en charge symptomatique à domicile, par kinésithérapie respiratoire quotidienne voire biquotidienne. Une bonne hydratation doit être maintenue et la désobstruction rhinopharyngée doit être régulière. Même si les visites régulières d'un professionnel de santé comme le kinésithérapeute permettent la surveillance du nourrisson, il faut informer aussi les parents sur les signes de détresse respiratoire qui doivent conduire à une hospitalisation en urgence (battements ailes du nez, cyanose, mise en œuvre des muscles respiratoires accessoires).
Laisser une trace écrite
Dans un contexte aussi anxiogène que celui d'une crise d'asthme, formuler des messages clairs aux parents leur donne des repères rassurants pour savoir ce qu'ils doivent faire face à cette crise. Mais si ces messages sur les symptômes d'alerte et les conduites à tenir sont écrites, ils auront en outre une fonction organisatrice pour canaliser la spirale éventuelle de la panique. A l'instar d'une ordonnance, cette trace écrite est le prolongement d'une présence médicale auprès des patients, à un moment où les parents (et les enfants) ont surtout besoin de réassurance. Elle a enfin l'intérêt de réduire significativement le nombre d'hospitalisations en urgence, toujours coûteux sur le plan financier et humain.
Etude et Pratique
Prophylaxie post-TVP : AOD pleine dose ou demi-dose ?
Recommandations
La borréliose de Lyme
Mise au point
Palpitations : orientation diagnostique
En 5 points
Obésité : suivi d’un patient sous aGLP-1