« Alice G. 28 ans, attend des jumeaux. Elle a lu sur le web des informations concernant les complications possibles liées à une grossesse multiple –prématurité, retard de croissance intra-utérin - et demande confirmation à son médecin traitant...»
Différentes sortes de savoirs
« Dans la relation de soin, il faut rester humble. Le patient sait parfois quelque chose de sa maladie que l'on ne connaît pas... » concède le Dr Marie-Anne Puel, membre de la Société Médicale Balint*. Et sur l'internet médical, il peut désormais glaner plusieurs sortes de savoir : celui qui concerne le vécu de la maladie avec les sites communautaires (Web 2.0) et les forums dans lesquels les patients souffrant d'une même pathologie partagent leurs expériences de malades. Celui qui concerne le savoir médical proprement dit sur la maladie, les examens complémentaires et les traitements. Enfin il peut prendre connaissance sur certains sites de l'évaluation des médicaments (meamedica.fr), voire des professionnels ou des établissements de santé.
Éviter les jeux de pouvoir
«Quand un patient évoque une information médicale, il faut essayer d'abord de comprendre cette information. Pourquoi l'a-t-il recherchée, où l'a-t-il recueilli, quand ou à quelle occasion ?...» conseille le Dr Puel. Car, sauf exception, les patients font part de ce qu'ils savent sur leur maladie à leur médecin, non pas pour jouer un jeu de pouvoir autour du savoir médical, mais pour trouver confirmation auprès d'un professionnel de santé dans lequel il a confiance. Il faut donc éviter d'être vexé, de se sentir menacé dans son pouvoir et dans son savoir médical et profiter de cette opportunité pour rebondir sur ce savoir pour l'affiner, le recadrer, voire rassurer et rétablir certaines vérités et ainsi l'adapter à la singularité du patient.
Une parole médicale investie
En effet, personne ni aucun programme ne pourra remplacer la rencontre médecin-patient qui permet à l'acte médical de se réaliser. D'autant que cet acte médical n'a pas d'autre désir que celui de s’effectuer entre une conscience (médicale) et une confiance (du patient). Le savoir théorique d'un média quel qu'il soit -voire d'un pair de l'entourage ou d'un forum - n'est pas en compétition avec la parole du médecin sur ce savoir. En effet, le savoir du médecin est investi par le patient comme une « bonne » parole, personnalisée et délivrée dans le cadre de la relation de soin. Ces deux sources de connaissance n'appartiennent pas au même registre, comme l'a montré récemment une étude réalisée par l'Ordre des médecins (voir encadré). Bref, parler avec son patient de ce qu’il a lu ou entendu donne au médecin l'occasion de mieux comprendre ce qui le préoccupe, d'y répondre d'une manière plus pertinente et de renforcer le lien thérapeutique.
Etude et Pratique
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