LES TDR, TROD ET AUTOTESTS À LA LOUPE

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Publié le 22/03/2021
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

En plus des tests nasopharyngés, salivaires de type RT-PCR ou antigéniques, la batterie des examens pour détecter une contamination par le SARS-CoV-2 s’élargit encore. Ainsi, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de donner son avis (1) sur la détection rapide antigénique sur prélèvement nasal par tests de diagnostic rapide (TDR), tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et autotests. Pour être clair, il ne s’agit pas d’un prélèvement profond, nasopharyngé, nécessitant un long écouvillon. Ici, le prélèvement se fait sur les parois à l’intérieur du nez à hauteur du cornet médian. Il nécessite un écouvillon spécifique plus petit, que l’on enfonce sur 3 à 4 cm dans la narine (des fabricants mettent un repère sur l’écouvillon pour juger de cette profondeur).

→ La Haute Autorité de santé s’est prononcée sur les conditions de validation de ces tests et sur leurs indications. Sur le premier point, les tests antigéniques sur prélèvement nasal doivent remplir les mêmes exigences que celles définies pour les tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé. Ainsi, pour les personnes symptomatiques, le test sur prélèvement nasal doit avoir une sensibilité clinique minimale de 80 % et une spécificité minimale à 99 % pour un TDR, un TROD ou un autotest.

→ En fonction du résultat, obtenu en moins de 30 minutes, la suite des démarches reste identique à ce que l’on connaît. Si le test est positif, une confirmation par un test RT-PCR est nécessaire dans un double objectif : d’abord celui d’identifier un éventuel variant, puis celui de rentrer dans le dispositif de contact tracing afin de briser la chaîne de contamination. En cas de test négatif, la personne doit poursuivre l’application des gestes barrières pour prévenir toute contamination.

→ Les indications de ces tests antigéniques sur prélèvement nasal intéressent les sujets de plus de 15 ans (on manque de données pour juger de l’efficacité de ces tests à un âge inférieur).

 • Pour les TDR effectués en laboratoire d’analyse ou les TROD réalisés par un professionnel de santé ou un personnel associatif formé, les indications médicales sont : les patients symptomatiques jusqu’à 4 jours après l’apparition des symptômes, en 2e intention lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible ; les personnes contacts détectées isolément ou au sein de clusters, toujours en 2e intention lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ; et les personnes asymptomatiques en 1re intention dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle.

 • Concernant les autotests, les indications sont d’ordre sociétal, comme l’utilisation en sphère privée, l'intérêt de se faire tester juste avant une réunion familiale par exemple. Pour les indications médicales, ces autotests peuvent être indiqués dans le cadre d’un dépistage ciblé (personne contact, cluster…).
Ces critères étant définis, l’arrivée sur le marché de ces nouveaux tests dépend désormais de l’Agence du médicament et du ministère de la Santé.


1 – Avis n° 2021.0015/AC/SEAP du 15/03/21 de la HAS.


Source : Le Généraliste