« Coralie V., 32 ans, souffre d'une colopathie fonctionnelle depuis son adolescence. Elle a présenté ces derniers jours quelques rectorragies de faible abondance, ce qui l'inquiète... »
Éliminer les autres diagnostics
Le diagnostic de troubles fonctionnels intestinaux est un diagnostic d'élimination. Certes l'anamnèse clinique, le profil psychologique, l'histoire du patient et les circonstances de survenue de la crise (stress, surmenage, anxiété…) permettent au médecin de suspecter ce diagnostic. Mais cette symptomatologie peut très bien témoigner d'une autre pathologie digestive comme une rectocolite hémorragique, une maladie de Crohn ou une parasitose intestinale. Aussi, avant de traiter et d'accompagner un patient pour colopathie fonctionnelle, il faut vérifier l'absence d'organicité de la symptomatologie par un avis gastro-entérologique qui aura ainsi l'intérêt de rassurer à la fois le médecin et son patient. Le diagnostic de colopathie fonctionnelle peut être posé au bout de trois mois de symptômes colitiques sans altération de l'état général.
Vigilance vis-à-vis d'une organicité intercurrente
Même si une pathologie organique n'a pas été établie au départ, il est nécessaire de vérifier régulièrement si les symptômes qui paraissent fonctionnels ne masquent pas un substratum organique apparu entre-temps. Car si la colopathie fonctionnelle n'est pas un facteur de risque de cancer du côlon, elle ne protège pas non plus de la survenue d'un tel cancer ou d'une autre pathologie digestive. Toute modification de la symptomatologie digestive doit donc être signalée au médecin par le patient (sang, glaires, douleurs nocturnes…) pour qu'il évalue la nécessité ou non de demander des investigations complémentaires. Mais il ne faut pas pour autant angoisser inutilement le patient par des vérifications trop répétées qui ne sont pas sans risque en elles-mêmes. Un équilibre est à trouver entre réassurance et vérification.
Éducation thérapeutique du patient
Il appartient au médecin traitant d'éduquer son patient dans la prise en charge au long cours de sa colopathie fonctionnelle avec divers conseils hygiéno-diététiques : un exercice physique régulier, une bonne hydratation, et éviter certains aliments favorisant la survenue de fermentation et de gaz. Certaines petites graines retrouvées dans les tomates, concombres, aubergines ou fraises seraient aussi des éléments irritants de la muqueuse colique, sans que cela ait pu être établi scientifiquement jusqu'à présent. Il faut rechercher aussi, chez le patient, la prise intempestive de laxatifs, en particulier en automédication, et proposer d'autres alternatives pour lutter contre la constipation. Enfin les rythmes de vie de beaucoup de patients ne sont toujours pas propices à des digestions sereines. Repas pris à la va-vite, stress au travail, contrariétés… Autant de conditions de vie qui favorisent les poussées de colopathies fonctionnelles et qu'une meilleure gestion du stress pourrait mieux canaliser.
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