LA PROGRESSION est spectaculaire : sur la période 2003-2013, l’effectif national des praticiens hospitaliers (PH) à temps plein a augmenté de 46 % (+11 666 PH). Selon le recensement du CNG, qui gère le corps des PH, il y avait l’an passé 42 267 praticiens hospitaliers en exercice à l’hôpital public, dont neuf sur dix à temps plein.
Un quart des hommes au dernier échelon.
La féminisation se poursuit au sein de la jeune classe. Avant 45 ans, les femmes PH sont plus nombreuses que les hommes. La proportion de femmes se raréfie en fin de carrière. « Plus d’un quart des hommes sont au dernier échelon contre 16,4 % seulement des femmes », note le CNG. La chirurgie et la radiologie restent à dominante masculine, tandis que la biologie et la pharmacie sont fortement féminisées.
Un PH à temps plein a en moyenne 51,1 ans si c’est un homme, et 47,6 ans s’il s’agit d’une femme. L’âge moyen de départ à la retraite recule d’année en année. En 2010, un PH quittait l’hôpital à 64 ans en moyenne, contre 64,2 ans en 2011, et 64,7 ans en 2012. En psychiatrie, le départ s’effectue à 65 ans.
Chez les hospitalo-universitaires (que le CNG gère depuis peu), le quart des troupes a plus de 60 ans. L’âge moyen de départ à la retraite s’établit à 66,4 ans pour les PU-PH.
15 000 postes non pourvus.
Au plan national, 15 000 postes de PH ne sont pas pourvus (ce qui explique le recours massif aux contractuels et aux intérimaires). Le taux de vacance statutaire s’élève à 23,7 % chez les PH à temps plein, pour atteindre 41,1 % chez les temps partiel. Près d’un poste sur trois n’est pas occupé par un médecin titulaire dans les spécialités suivantes : médecine légale, oncologie médicale, chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie urologique, oncologie radiothérapique. En radiologie c’est pire : la moitié des postes ou presque sont vacants.
Les difficultés de recrutement sont très marquées en anesthésie-réanimation : depuis 2007, le nombre de PH anesthésistes-réanimateurs ne cesse de reculer. Cette baisse est plus sensible dans les CHU, constate le CNG. Pourtant, la discipline reste attractive pour les jeunes : les postes ouverts aux épreuves nationales classantes sont pourvus à 100 % depuis plusieurs années. « L’anesthésie-réanimation est la spécialité la plus choisie par les étudiants classés dans le premier quart du classement, observe le Centre national de gestion. Aux ECN 2011, le premier étudiant à choisir l’anesthésie-réanimation était classé 5e ».
Certaines régions présentent un taux de vacance statutaire particulièrement élevé en anesthésie-réanimation - Outre-Mer, Picardie, Basse-Normandie, Champagne-Ardenne. L’Ile-de-France est aussi à la peine : l’AP-HP accorde un bonus (encadré) aux nouvelles recrues pour les attirer dans ses blocs opératoires.
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