Le 11 février 2020, le groupe de 41 cliniques Vivalto Santé inaugurait sa cellule de crise Covid-19. Un an plus tard, son PDG Daniel Caille constate « différents aspects positifs » de l'épidémie et fait part d'un optimisme raisonnable pour les mois à venir.
Au-delà de la croissance du groupe − avec l'acquisition en 2020 de cinq nouveaux établissements et la progression d'environ 100 millions d'euros de son chiffre d’affaires −, Daniel Caille souligne la capacité d'adaptation dont ont fait preuve ses cliniques au cœur de la crise. Pendant les deux vagues, « on a pu traiter tout le monde », s'est-il félicité.
Le patron du troisième groupe de cliniques de France n'hésite pas à faire la liste des effets bénéfiques que ce séisme sanitaire a eu sur le fonctionnement du système de santé. Il salue la « bonne collaboration public-privé », souvent inimaginable auparavant, et applaudit les agences régionales de santé (ARS) qui, en débit de retards à l'allumage au début, ont « appris à jouer avec le privé plutôt que de le solliciter en dernier ressort ».
Le dirigeant constate aussi une « accélération des innovations des pratiques » avec l'explosion de la télémédecine mais aussi l'essor de la récupération améliorée après chirurgie (RAAC). Les aides octroyées par l'État ont été salvatrices pour Vivalto. « Avec une perte de 10 % d'activité en 2020 atteignant jusqu'à 35 ou 45 % en chirurgie, ces garanties nous ont permis de tenir », reconnaît Daniel Caille.
Apprendre à vivre avec le virus
Pour la suite, l'apprentissage des premières vagues – avec 100 000 journées d'hospitalisation liées au Covid-19 dans son groupe – donne au PDG des raisons d'être optimiste. « Nos lits Covid sont bien gérés pour accueillir la pression liée en fait à une remontée de la deuxième vague », assure-t-il. Il explique aussi que la gestion des clusters dans les établissements s'est améliorée grâce à la mise en place de « règles très fermes ». Quant à la prise en charge médicale du Covid, elle a également progressé en évitant (ou en réduisant) certaines hospitalisations en réa.
Faut-il craindre un emballement avec la propagation des variants, comme le redoutent certains médecins hospitaliers ? « Clairement le phénomène catastrophe anglais ne se passera pas en France », recadre Daniel Caille. La campagne de vaccination est pour lui une vraie source d'espoir, malgré les aléas de logistique. « Nous vaccinons massivement et il y a une adhésion au vaccin plus importante que prévu, la sortie de crise est devant nous », assure-t-il, loin du pessimisme de certains.
Une source d'inquiétude en revanche : l'activité traditionnelle qui « redémarre trop lentement ». « On observe toujours une réticence des patients hors Covid à venir se faire soigner », alerte le responsable. Or, le retard ou les renoncements aux soins représentent pour lui le principal danger. « Il y a beaucoup de catastrophisme et de psychose », s'agace Daniel Caille qui voit dans cette dramatisation la source d'un retard de soins « qu'on va devoir payer ». Le fondateur de Vivalto exhorte ses concitoyens à « apprendre à vivre avec le virus ». « Il y a un univers Covid qui va continuer à nous entourer, prévient-il, il va falloir faire avec ».
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