Le Conseil supérieur des personnels médicaux (CPSM) prend l'eau. En cause : l'ampleur de la crise à l'hôpital, qui parasite les relations entre le ministère de la Santé et les six intersyndicales de praticiens hospitaliers (PH) au point de voir ces dernières boycotter la quatrième réunion plénière prévue ce jeudi 28 novembre. La précédente rencontre du CSPM, le 19 novembre en présence d'Agnès Buzyn, avait été annulée. Celle du 5 novembre avait tourné court. La réunion d'installation, le 18 juillet, avait été pour le moins tonique.
Placé sous la responsabilité de la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère), le CSPM est une instance politique créée par la loi Touraine. Lancé en juillet 2019, il a pour mission d'examiner les textes législatifs relatifs au statut ou à l'exercice des PH.
Dans un communiqué commun, le SNAM-HP, Jeunes médecins, la CMH, l'INPH, l'APH et la CPH dénoncent « l'absence de concertation entre le ministère de la Santé et les organisations syndicales depuis les élections ». « À l'heure d'une mobilisation de grande ampleur pour sauver l'hôpital public, il s'agit d'un signal extrêmement négatif de la part du gouvernement », écrivent-ils.
Alerte sur la gouvernance
Les organisations syndicales sont également inquiètes d'une sortie de la directrice générale de l'offre de soins, à propos de la gouvernance des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Lundi, lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), Katia Julienne a confirmé la volonté du ministère de la Santé de « médicaliser les instances de gouvernance en général » dans les GHT tel que le prévoit la loi de santé tout en indiquant que la « présidence des comités stratégiques des GHT restera aux directeurs » d'hôpital plutôt qu'entre les mains de la communauté médicale.
«Stupéfaits », les syndicats jugent que « l'annonce de ce renoncement brutal sans concertation est inqualifiable et démonstrative du mépris du gouvernement pour la négociation avec les représentants des praticiens hospitaliers et des communautés médicales ».
Une récente enquête de la conférence des présidents de CME a montré que ces derniers sont majoritairement favorables (63 %) à ce que le président de la commission médicale de groupement (la super CME du GHT) devienne président du comité stratégique du GHT. « Ce serait un signal politique très fort pour réimpulser une dynamique positive au sein des GHT et repositionner le projet et la stratégie médicale au centre des priorités, dès lors que cette fonction soit dotée de réels moyens d'action », analysait la conférence présidée par le Dr Thierry Godeau.
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