L'Intersyndicat national des chefs de clinique et assistants (ISNCCA) alerte une nouvelle fois sur les gardes dans les services d'accueil des urgences (SAU) imposées aux jeunes praticiens non spécialistes. Après avoir déposé un préavis de grève à la fin du mois de mai, le syndicat fait désormais des propositions pour protéger les médecins non spécialistes exposés bien malgré eux à des « responsabilités génératrices de stress et donc des risques psychosociaux ».
Pour peser dans le débat, les chefs de cliniques s'associent à deux centrales de praticiens hospitaliers (APH, INPH) et aux urgentistes de l'AMUF. Ils publient une série de recommandations destinées aux pouvoirs publics, « afin que la question de la place des praticiens non spécialistes de médecine d'urgence soit rapidement posée ». Ils réclament en priorité l'ouverture d'une négociation sur l'organisation de la permanence des soins et le rôle de chacun, « afin de rendre cette dernière moderne, claire, nette et précise avec une formation rénovée à destination des plus jeunes ». « Les médecins hospitaliers ne peuvent accepter que, pour couvrir des défauts institutionnels, ils soient maintenus dans des situations dépassant leurs compétences au détriment des soins offerts à la population », écrivent les PH et les jeunes médecins.
Demi-gardes
Autre proposition sur la table : limiter le travail des jeunes médecins non urgentistes à des « demi-gardes s'arrêtant à minuit » en présence systématique d'un médecin qualifié.
Plus largement, le syndicat appelle de ses vœux « un plan de montée en charge des effectifs de médecins urgentistes dans les SAU », dans l'objectif, à terme, de laisser le choix aux médecins non spécialistes d'ajouter leur nom au planning des gardes ou de passer leur tour.
Le syndicat rappelle par ailleurs qu'un diplôme d'études spécialisées (DES) consacré à la médecine d'urgence a vu le jour justement pour réduire les risques liés à ces conditions d'exercice. Dernière piqûre de rappel des jeunes médecins aux tutelles sanitaires : le conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) comme le code de la santé publique déconseillent fermement l'exercice de la médecine quand il se fait en dehors des domaines de compétence du praticien.
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