Faut-il y voir un clin d’œil ? La FMF a baptisé « convention nationale » son congrès 2014, qui se tient les 10 et 11 octobre à Marseille.
Au cours de ces deux journées alterneront séances plénières et ateliers thématiques, avec justement en toile de fond « la volonté d’écrire la convention idéale, autour du secteur unique revalorisé » (SUR), précise au « Quotidien » le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF.
Cheval de bataille du syndicat, le SUR serait enfin « en rapport avec le coût de la pratique et indexé annuellement », contrairement au secteur I vécu comme une « punition » et au secteur II de plus en plus « étranglé ». À la sauce FMF, ce secteur unique comporterait pour chaque médecin des actes à tarifs opposables et d’autres en tarifs libres. Objectif : « ramener le revenu moyen des médecins libéraux français au niveau de leurs confrères européens ». Avec à la clé, « 150 000 créations d’emploi, venant de l’embauche de personnel non délocalisable par les médecins libéraux », assure le Dr Hamon. Le généraliste de Clamart fait valoir que les médecins allemands emploient en moyenne 2,3 salariés quand les praticiens Français n’en emploient que 0,4.
Débat sur le prix des médicaments
Le patron de la FMF, jamais à court d’idées, voit plus loin. « Nous voulons changer la vision "tout hôpital" qui prévaut en France », et dont la future loi de santé serait une preuve supplémentaire. Selon ses calculs, sur les 18 millions de passages annuels aux urgences, « la moitié n’a rien à y faire ». Le Dr Hamon récite son credo : « On ne devrait accéder à l’hôpital qu’en ambulance ou sur courrier d’un médecin libéral ». Si le recours aux urgences était divisé par deux, près de trois milliards d’euros pourraient être économisés. Largement de quoi revaloriser la médecine de ville, relève-t-il, déjà en campagne pour les prochaines élections professionnelles aux URPS (2015).
Un atelier abordera le thème porteur du médicament, en présence des Prs Jean-Luc Harousseau, président du collège de la Haute autorité de santé (HAS), et Dominique Maraninchi, ex directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). « Le cas de la rosuvastatine (dont l’initiation de traitement sera soumise à accord préalable dès le 1er novembre) y sera abordé », précise le Dr Hamon.Tout comme les nouveaux traitements contre l’hépatite C pour lesquels le leader syndical ne comprend pas « comment de tels prix peuvent avoir été négociés ».
La convention médicale a-t-elle un avenir ?Sans doute, mais pas dans sa forme actuelle, répond la FMF. « Il faut avoir le courage de modifier la règle des négociations et tout globaliser », suggère le Dr Hamon. Il propose d’associer le comité économique des produits de santé (CEPS, qui fixe le prix des médicaments) et les associations de patients.
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