À quelques jours du salon PharmagoraPlus, qui se tiendra les samedi 11 et dimanche 12 mars, Porte de Versailles, à Paris, les organisateurs publient un sondage réalisé par Satispharma et Opinion Way* « pour mieux comprendre ce que les patients attendent de leur pharmacien », mais aussi pour analyser ce que ces derniers seraient en mesure de leur proposer.
Préparation d'un pilulier hebdomadaire, entretien avec les patients autour de l'observance ou après une sortie d'hôpital, gestion de leur prise de rendez-vous, livraison de médicaments à domicile, vente d'assurances santé, lorsqu'il s'agit d'imaginer les nouvelles missions dont ils pourraient être chargés, les pharmaciens font assaut d'imagination.
Pilulier hebdomadaire
Favoriser l'observance ? 38 % des patients sondés seraient intéressés par la préparation par le pharmacien de leur pilulier hebdomadaire. Mieux, 25 % seraient prêts à payer pour ce service. Du côté des officinaux, le message passe bien. 88 % d'entre eux seraient prêts à proposer ce service à leurs patients, pour peu que la rémunération soit suffisante. Parallèlement, 66 % des patients et 90 % des officinaux approuvent l'idée d'un entretien trimestriel de 15 minutes pour effectuer un bilan du traitement pris et délivrer des conseils de bonne observance.
Le sondage s'intéresse ensuite à une autre éventualité : confier au pharmacien la gestion de la prise de rendez-vous des patients avec leurs professionnels de santé. 49 % des patients jugent l'idée intéressante, tandis que 53 % des pharmaciens estiment qu'il leur serait facile de rendre ce service. À l'occasion d'une sortie d'hospitalisation, ces patients seraient par ailleurs intéressés (à 67 %) par un entretien de 15 minutes avec le pharmacien pour bien préparer cette sortie.
Vendre aux patients des assurances santé ?
L'enquête liste un certain nombre d'autres services que pourraient proposer les officinaux. Envoi des ordonnances au pharmacien par Internet (pour éviter au patient de faire la queue), livraison de médicaments à domicile, gestion des aspects administratifs de la santé (demandes de remboursement, envois de justificatifs), vente aux patients d'assurance santé, toutes ces offres sont plutôt bien perçues par les patients, comme par les pharmaciens. Exception faite du dernier item qui n'attire que 39 % des patients et 18 % des officinaux.
Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), rappelle que les pharmaciens peuvent, depuis la loi HPST, « proposer des conseils et prestations destinés à favoriser l'amélioration ou le maintien de l'état de santé des personnes ». Mais le décret en Conseil d'État décrivant ces prestations n'est toujours pas paru au « Journal officiel ».
Au printemps 2016, Isabelle Adenot, présidente du Conseil de l'Ordre des pharmaciens avait à ce sujet adressé un courrier à Manuel Valls, alors Premier ministre, lui demandant « d'exercer son pouvoir réglementaire d'application des lois en adoptant le décret, essentiel à la mise en œuvre concrète des dispositions législatives ». Sans grand succès…
* Enquête par questionnaire autoadministré en ligne réalisée entre le 20 janvier et le 16 février auprès d'un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et composé de 4 043 patients, 521 pharmaciens et 197 équipes officinales.
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