Paris (75)
Dr Julien Eschermann
Ainsi donc, une élue bourguignonne propose de remplacer les médecins par des vétérinaires dans les zones médicalement sous-dotées. Une honte ! Surtout de la part d’une soit disant responsable politique – pourquoi ne pas réhabiliter les officiers de santé par la même occasion ? Et qui, au passage, prend les campagnards pour des veaux !
Le Syndicat des médecins libéraux à déjà fait preuve de sens pratique pour permettre de combler le hiatus de quelques années en attendant les nouvelles générations issues de l’élargissement du numerus clausus, en proposant entre autres le retraité actif. (…) J’y ajoute les médecins à expertise particulière (MEP) entre autres, et ceux qui, comme moi, qui bataillent dur pour obtenir le droit d’exercer sur plusieurs sites, justement pour combler des manques en matière d’offre de soin. Personnellement, je pratique des actes de médecine esthétique. Le conseil de l’Ordre n’a eu de cesse que d’entraver chacun de mes projets sous le seul prétexte que je fais de la médecine esthétique ! Il y a là un grand changement des mentalités à engager. L’exercice de la médecine doit pouvoir s’envisager de façon pluridisciplinaire, plurimodale, souvent en plateau technique et sur plusieurs sites si cela permet de résoudre une problématique de couverture du territoire en matière d’offre de soins. Mais quand on est médecin généraliste, on peut avoir les meilleures idées et la meilleure volonté, on se heurte à des préjugés. Il ne manquerait plus que notre Ordre autorise les vétérinaires à faire de la médecine humaine !
J’ai eu comme projet il y a trois ans de m’installer en zone désertifiée en Bretagne, en parallèle d’une activité de médecine esthétique à mi-temps, et ce sans bénéficier ni d’aides à l’installation ni de mesures de défiscalisation puisque je m’installais seul. Je n’ai pas été tant découragé par cette perspective que par l’attitude de mon conseil de l’Ordre à l’époque. Je tiens à le dire, il faut changer des mentalités dans les Ordres, et loin d’être démissionnaire, j’appelle mes jeunes confrères à se présenter aux élections ordinales justement.
(…) Je vous fais part ici de l’expression d’un ras-le-bol devant tant d’obstination à entraver les initiatives de jeunes médecins comme moi qui cherchent à enrichir leur pratique et à participer le plus activement à l’offre de soin. Je tiens à préciser que si je suis médecin esthétique, et si j’ai choisi d’exercer une MEP, je suis également responsable d’une maison médicale privée H 24 qui fonctionne très bien, sans subventions publiques et qui ne réquisitionne pas des médecins comme on peut le voir dans certains départements afin de couvrir les gardes des SAMI. Mon service joue la carte de la professionnalisation de la garde, et ça, c’est gagnant !
J’aimerais être entendu, et que ce genre d’actualité fasse la une plutôt que les propositions grotesques d’une vice-présidente d’ARS, qui de surcroît n’est pas médecin !
Choqué !
Paris 17e (75)
Dr Marc Receveur
Je suis choqué que les dirigeants syndicaux se comportent en agents du gouvernement et non en syndicalistes. La légion d’honneur est en vue… J’ai été écœuré du « syndicalisme » médical, et cela continue.
Nous ne sommes pas des martyres
Maromme (76)
Dr Patrick Terrier
J’adore mon métier mais je n’ai pas la vocation de martyre. Aussi ai-je envoyé à ma CPAM le courrier suivant :
J’ai lu avec intérêt les feuillets de la nouvelle convention médecins/assurance-maladie, et me permets d’apporter quelques remarques, notamment sur mon profil d’activité. En effet, je note tout d’abord que la part de mes patients diabétiques ayant eu 3 ou 4 dosages d’HBA1C ne serait que de 48,4 %, ce qui est énorme ! Je tiens à vous signaler qu’aucun de mes patients diabétiques ne passe au travers de prescriptions d’au moins 3 dosages d’HBA1C par an. C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir me fournir la liste de tous mes patients diabétiques, ainsi que celles de ceux qui ne seraient pas suivis correctement.
J’avais d’ailleurs également demandé au contrôleur qui passait au cabinet de me fournir une copie des ordonnances bizones qu’il jugeait mal remplies, mais il m’a expliqué que cela n’était pas possible…
En ce qui concerne le dépistage du cancer du sein, j’ai eu la liste des patientes qui ne faisaient pas de mammographie, et en ai reparlé avec elles – sachant que les prescriptions avaient été réalisées. Ces patients ne souhaitent pas faire cet examen ! Faut-il alors faire payer des amendes au médecin ou au patient ?
Je trouve dans la presse de plus en plus d’articles sur les devoirs du médecin et les droits des patients, mais qu’en est-il des droits des médecins et des devoirs des patients. Pour information, nous avons vécu au cabinet, en 25 ans d’exercice, deux braquages, plusieurs saccages des locaux, vols, détériorations de nos véhicules, insultes, rendez-vous régulièrement non honorés et sans excuses (j’en ai dénombré jusqu’à 7 en une journée).
Enfin, un mot sur les génériques. En dehors de certains cas particuliers (certains anticoagulants, hormones thyroïdiennes…), il me paraît légitime dans le contexte actuel de faire un effort sur ce point. Mais lorsque le patient refuse un générique, pourquoi lui rembourser quand même, et ne pas lui faire payer la différence de prix ? N’y a-t-il pas là une incohérence ? (…)
Dois-je me consoler en pensant que j’effectue des vacations hospitalières payées 15 euros de l’heure (soit le prix d’une femme de ménage, parisienne il est vrai) avec des consultations surchargées et des délais de rendez-vous avoisinant 6 à 8 mois pour des patients légitimement mécontents.
Je peux comprendre avec tout cela, le ras-le-bol de nombreux confrères, et que les jeunes médecins ne soient pas très attirés par notre mode d’exercice.
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