UNE PREMIÈRE SÉANCE de « négos » et déjà… une journée de mobilisation de la médecine générale. La semaine sera marquée par les soubresauts de la vie conventionnelle et syndicale.
Mercredi, le conseil de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (UNCAM), où siègent les partenaires sociaux, examinera pour la deuxième fois le « projet d’orientations » du directeur général, Frédéric van Roekeghem, pour la négociation avec les médecins libéraux. Avant de se prononcer sur ce document, les syndicats de salariés, et notamment la CFDT, demanderont des gages sur un certain nombre de thématiques : accès aux soins, promotion des référentiels, efficience de la prescription, articulation ville/hôpital, éducation thérapeutique mais aussi développement de rémunération au forfait et mise en place d’un secteur optionnel (avec dépassements plafonnés).
Dès le lendemain, jeudi, le directeur de l’UNCAM réunira les cinq syndicats représentatifs (CSMF, SML, MG-France, FMF et le nouveau venu Le BLOC) pour un premier tour de chauffe qui devrait permettre d’arrêter le calendrier et la méthode des négociations. La future convention médicale pour cinq ans devra être rédigée en cohérence avec la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires), les missions des ARS, et prendre en compte aussi les changements apportés par la proposition de loi Fourcade (discutée en séance par les députés à partir de lundi prochain 12 avril). La convention devra aussi s’articuler avec le futur accord-cadre interprofessionnel (ACIP) prévoyant les dispositions communes aux médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, auxiliaires médicaux, infirmières, kinés, directeurs de laboratoires, pharmaciens d’officine et transporteurs sanitaires.
Ce même jour d’ouverture des négociations, les médecins généralistes seront donc invités à se mobiliser à l’appel de MG-France (lire ci-dessous). Objectif : mettre aussitôt la pression sur les pouvoirs publics en soulignant que l’enjeu de cette négociation est « la survie » de la médecine générale de premier recours et des équipes de soins primaires .
Fossé.
Après trois ans de léthargie conventionnelle, les négociations s’ouvrent dans un climat politique et économique pesant. Si Xavier Bertrand s’emploie depuis plusieurs semaines à regagner la confiance du corps médical en multipliant les annonces positives et les propos d’apaisement (sécurité des médecins, simplification administrative, liberté d’installation, RCP…), le chemin de la reconquête sera long. Notre sondage exclusif (lire ci-contre) témoigne du fossé qui s’est creusé entre le corps médical et l’exécutif. Les trois quarts des médecins libéraux (74 %) portent un jugement négatif sur la politique de santé du président de la République du gouvernement et ils placent Dominique Strauss-Kahn largement en tête des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle. De surcroît, le directeur de la CNAM devra négocier dans un contexte financier contraint, Nicolas Sarkozy ayant fixé le respect de l’ONDAM [objectif national de dépenses d’assurance-maladie] comme un impératif absolu (2,9 % en 2011 et 2,8 % en 2012). Or, les doléances syndicales vont se multiplier au fur et à mesure de l’avancée des discussions, notamment de la part de spécialités cliniques dont les tarifs sont gelés depuis plusieurs années.
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