Empoisonnements à Besançon : l'anesthésiste soupçonné reste mis en examen

Publié le 11/10/2017

La Chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon a décidé ce mercredi de maintenir en examen un médecin anesthésiste soupçonné de sept empoisonnements, dont deux mortels, a-t-on appris auprès de son avocat, qui avait demandé que son client soit placé sous le statut de témoin assisté.

« La mise en examen est confirmée », a indiqué Me Randall Schwerdorffer à l'AFP. Le médecin, âgé de 45 ans, est mis en examen depuis le 6 mars dernier pour « empoisonnement avec préméditation », soupçonné d’avoir empoisonné sept patients âgés de 37 à 53 ans, entre 2008 et 2017, dans deux cliniques privées de Besançon.

Début septembre, ses avocats avaient demandé la levée de cette mise en examen et que leur client soit placé sous le statut de témoin assisté, affirmant qu'il n'existait « aucun indice grave et concordant » à son encontre.

Doses létales d'anesthésiques

Lors d'une audience à huis clos, ils avaient présenté des éléments en faveur de leur client, « étayés par des professeurs de médecine qui ont fait des analyses sérieuses sur des paramètres objectifs du dossier », avaient-ils expliqué. Cela n'a pas suffi à convaincre la Chambre de l'instruction.

Selon les premiers éléments de l'enquête, des doses létales de potassium et d'anesthésiques ont été volontairement administrées à quatre patients de la clinique Saint-Vincent - dont deux sont morts - et à trois patients de la polyclinique de Franche-Comté, lors d’opérations sans difficulté particulière. Ces sept personnes ont fait des arrêts cardiaques. Deux en sont mortes et cinq ont pu être réanimées.

L'anesthésiste n'était pas en charge de ces patients, mais il a été appelé pour ranimer certains d'entre eux. Depuis le début de l'affaire, ce praticien réputé du milieu médical bisontin clame son innocence.

Mais le fait que l'anesthésiste ait exercé dans les deux établissements et qu'il ait parfois posé le bon diagnostic pour réanimer ces patients en arrêt cardiaque le désigne comme principal suspect aux yeux des enquêteurs qui privilégient la thèse du « pompier pyromane ».

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr