L'hôpital public va-t-il s'embraser à nouveau ? Une journée d'action des personnels médicaux et paramédicaux est prévue jeudi 21 janvier à l'initiative de plusieurs syndicats (CGT, SUD, CFE-CGC, APH, AMUF) et collectifs (inter-hôpitaux, inter-urgences, inter-blocs, coordination nationale). C'est la première mobilisation de ce type depuis le mois d'octobre dernier. Une manifestation avait alors poussé le gouvernement à lâcher du lest aux personnels hospitaliers.
« Le Ségur n'a rien changé, il faut poursuivre la mobilisation », ont scandé les différents responsables syndicaux lors d'une visioconférence de presse ce lundi 18 janvier. Tous espèrent raviver la flamme qui avait gagné l'hôpital public pendant plus d'un an à partir de mars 2019 et faire enfin entendre leurs revendications.
Projets de restructuration
« Il y a une inégalité de traitement entre les professionnels », avance tout d'abord Murielle Stivala, secrétaire générale de la Fédération de la santé et de l'action sociale CGT qui demande notamment l'intégration des salariés du social et du médico-social dans les accords du Ségur.
Main dans la main, les organisations de médecins et de paramédicaux réclament, en outre, toujours plus de moyens pour l'hôpital public, des embauches et l'arrêt des fermetures de lits. « Rien qu'à l'AP-HP, 2 600 postes de blouses blanches ont été supprimés en 2019. Si on compte les heures supplémentaires et le recours à l'intérim, les effectifs manquant sont encore bien plus nombreux », avance Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE CGC). Quant aux projets de restructuration prévoyant des réductions capacitaires, « entre l'Hôpital Nord de l'AP-HP, le CHU de Nantes ou celui de Nancy, les exemples ne manquent pas ».
Malgré les conditions sanitaires, les syndicats veulent marquer les esprits. À Paris, un rassemblement est prévu de 10 heures jusqu'à 15 heures devant le ministère de la Santé. Plusieurs autres actions auront lieu en région notamment au CHU de Toulouse.
Action symbolique
Les praticiens hospitaliers (PH), en grève illimitée depuis le 11 janvier, ont de leur côté lancé cette semaine les « lundis de la colère ». Action praticiens hôpital (APH), Jeunes Médecins (JM), l'Intersyndicale nationale des internes (INSI) et Avenir jeunes pharmaciens hospitaliers (AJPH) appellent leurs collègues à « faire une grève totale tous les lundis à compter du 18 janvier tant que le ministre n'accédera pas » à leurs revendications.
Ils dénoncent depuis plusieurs semaines les conditions de reclassement dans la nouvelle grille de rémunération issue du Ségur de la santé. Ils font valoir que cette opération, si elle favorise les nouveaux, lèse en miroir une grande partie des médecins déjà en exercice et notamment ceux nommés avant le 1er octobre 2020, date d'entrée en vigueur de la mesure. En conséquence, les syndicats demandent un rattrapage de quatre ans pour les PH déjà en exercice ainsi qu'une progression d'un échelon tous les deux ans afin de faciliter l'arrivée en haut de la grille. « La grève illimitée continue mais avec une action symbolique tous les lundis, a déclaré Carole Poupon, vice-présidente d'APH, on ne pliera pas jusqu'à se faire entendre par le ministre ».
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?