Lamine Gharbi, président du syndicat des cliniques spécialisées en médecine, chirurgie, obstétrique (FHP-MCO), a fait campagne seul pendant des mois. Il a sillonné la France, démarché les groupes. Le fauteuil lui semblait acquis, jusqu’à ce que le président sortant annonce son intention de briguer un 3e mandat. Jean-Loup Durousset n’a pas obtenu du comité exécutif la possibilité de conserver les relations avec l’international et le MEDEF. Il y a donc bataille.
Sur le fond, les programmes sont proches. Lamine Gharbi promet d’appliquer le plan triennal stratégique récemment adopté par la FHP (développement de l’innovation, accueil des internes, coopération privé privé...). Jean-Loup Durousset y ajoute quelques ingrédients : baisse des cotisations des adhérents, réforme des études médicales. Et coopération franche et constructive avec l’hôpital public.
Lamine Gharbi, souvent plus adepte du passage en force que du compromis, n’entend pas ménager le secteur hospitalier public. Ni les autorités. Une virulente publicité de la FHP-MCO dans « le Monde » l’an dernier interpellait sans ménagement Marisol Touraine. « Je ferai le pied de grue à Ségur si je suis élu », déclarait Lamine Gharbi il y a quelques mois.
Besoin d’un « président de combat »
Cette absence de rondeur dérange ou séduit. « Nous avons besoin d’un président de combat pour les tarifs, les autorisations, affirme un directeur de clinique. On voit bien que le gouvernement nous tient à l’écart du débat sur le service public hospitalier ».
Le bilan de Jean-Loup Durousset ne fait pas l’unanimité, sa candidature tardive peine à convaincre. Le président de la FHP, bon orateur, mise sur son habileté à négocier. Lamine Gharbi n’a pas digéré l’annonce de la candidature de Durousset, qui épinglait sa personnalité à mots à peine voilés. Lamine Gharbi a saisi le comité des élections de la Fédération, qui a interdit tout débat public durant la campagne.
Lamine Gharbi s’est vendu comme un homme de terrain. Il assure avoir le soutien des grands groupes de cliniques, au poids électoral certain. Mais un scrutin n’est jamais joué d’avance, rétorquent ses détracteurs.
Du côté du secteur public, certains se disent qu’une victoire de Lamine Gharbi pourrait faire le jeu des hôpitaux, tant son discours tranché est parfois jugé excessif.
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