LE SYNDICAT NATIONAL des médecins de l’hospitalisation privée (SYMHOP) n’annonce pas moins la « mort annoncée de l’exercice libéral en hospitalisation privée » si plusieurs dispositions du projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), adoptées par les députés, sont également entérinées lors de l’examen du texte au Sénat. Le syndicat redoute une « mainmise totale » de l’État sur l’organisation de l’offre de soins hospitalière comme sur la médecine libérale avec la mise en place de schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS) ambulatoires sous la coupe des futures agences régionales de santé (ARS). Le syndicat rattaché à la CSMF craint la « mise au pas » du médecin vis-à-vis du directeur d’établissement. « Le directeur d’une clinique pourra, seul, engager son établissement sur des missions de service public sans avoir l’accord de ses médecins, mais simplement un avis consultatif de la conférence médicale d’établissement (CME) », déplore le Dr Jean-Paul Ortiz, président du SYMHOP. Les médecins de l’hospitalisation privée s’inquiètent de la possibilité offerte au directeur de l’établissement de pouvoir rompre le contrat avec les praticiens, sans aucune indemnité financière, si le praticien refuse de renégocier son contrat le liant à la clinique. « Nous sommes très inquiets car pour un médecin libéral, le contrat c’est son statut, sa convention collective, indique le Dr Ortiz. De même, le fait de confier aux directeurs des engagements tarifaires sans accord formel des médecins pose problème ».
Devant cette tendance, le SYMHOP entend que soit redonnée une vraie place aux médecins via les CME. « Il faut que les CME aient une véritable existence juridique et qu’elles puissent donner un avis conforme », souligne le Dr Ortiz. Le syndicat souhaite également la mise en place de relations contractuelles entre les médecins libéraux exerçant en hospitalisation privée, les établissements et les ARS. Son objectif est d’arriver à un mécanisme de contractualisation réellement tripartite, à l’échelon de chaque territoire de santé. « La solution, c’est le regroupement et l’organisation autour d’un projet médical, assure le Dr Christian Espagno, vice-président de la CSMF. On ne fera pas de la médecine sans les médecins, ce serait comme construire une maison sans architecte ».
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »