« Notre spécialité n'a pas sa place dans les GHT ». Ce constat d'un directeur d'hôpital psychiatrique du sud de la France reflète l'amertume et l'inquiétude du secteur face à l'obligation d'adhérer à un GHT.
Marisol Touraine a eu beau préciser que « la loi n'empêche pas la constitution de GHT dédiés à la psychiatrie », praticiens et personnels craignent d'être les parents pauvres de la réforme. L'enjeu est d'autant plus grand que les revendications des hôpitaux diffèrent selon leur nature, leur taille et leur sectorisation.
Trois tendances se dégagent. Un tiers du secteur psy veut intégrer un GHT polyvalent. Un second tiers privilégie un GHT 100 % psychiatrique. Cette démarche pourrait être validée dans le bassin lillois et à Paris, forts de gros établissements de santé mentale. Mais dans l'Est, quatre hôpitaux désireux de se regrouper au sein d'un GHT de psychiatrie du sillon lorrain viennent de voir leur demande rejetée par leur ARS.
Un dernier tiers (comme à Pau ou Poitiers) réclame une dérogation à la réforme pour intégrer une communauté psychiatrique de territoire. Ce regroupement inclut les acteurs médico-sociaux et le secteur privé à but non lucratif, prépondérants dans la prise en charge du patient psychiatrique dans plusieurs régions, comme en Midi-Pyrénées.
Les psychiatres de CH et de CHU s'inquiètent par ailleurs de voir leur dotation annuelle de financement devenir la variable d’ajustement de l’équilibre des GHT polyvalents. Enfin, avec la question du consentement aux soins, les praticiens rappellent qu'ils ne maîtrisent ni l'entrée, ni la sortie ni même la durée du séjour du patient psychiatrique. D'où la demande de souplesse dans l'organisation du parcours de soins.
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