Dénonçant « une injustice », des médecins du secteur privé non lucratif ont réclamé ce lundi une revalorisation salariale à la hauteur de celle obtenue dans les hôpitaux publics – les accords de Ségur ayant selon eux « oublié énormément de personnes sur la route ».
« Cette différence de traitement va engendrer des difficultés de recrutement, des fuites de personnels, des problèmes de management et des pertes d'activité qui ne seront pas sans conséquences graves sur la qualité des futures prises en charge », a dénoncé Xavier Deharo, président de la fédération CFE-CGC Santé Social, lors d'une visioconférence de presse organisée avec le Syndicat national des pharmaciens gérants hospitaliers (SNPGH).
Si la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP) a décidé en octobre d'entériner, sous forme de prime, les 183 euros net de hausses de salaires prévues par le Ségur de la santé pour les personnels paramédicaux et non-médicaux, rien n'a été prévu pour les professions médicales.
5 % des lits en réanimation
Le secteur privé non lucratif représente plus de 15 000 structures et plus de 600 000 salariés en France où 22,4 % des établissements de santé sont des établissements de santé privés d'intérêt collectif (ESPIC). Le secteur privé non lucratif représente également un quart des EHPAD, soit 1 700 établissements.
« Du fait de la non-transposition des accords du Ségur aux professions médicales des établissements privés non lucratifs, j'ai beaucoup d'appels de praticiens qui veulent quitter nos établissements et qui vont le faire », s'est inquiété aussi le Dr Jean-Paul Zerbib, président de l'Union nationale des médecins salariés (UNMS) de la CFE-CGC Santé Social pour qui « il y a un risque de fermeture de lits ». « Ce secteur est très important, c'est 5 % des lits en réanimation », a-t-il ajouté.
« Nous assurons 5 millions de passages aux urgences par an, je vous laisse imaginer la situation si ces services devaient être en difficulté et fermer », a dénoncé de son côté le Dr Sergine Heckel, gynécologue-obstétricien au centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc à Lyon.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?