Malgré un bilan 2014 globalement positif, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) relève que l’utilisation médicale des rayonnements ionisants dans les établissements franciliens doit encore faire l’objet d’améliorations, notamment à l’AP-HP dans le cadre de la radioprotection des travailleurs.
En 2014, la division Paris de l’ASN qui a réalisé 122 inspections dans le domaine médical dresse un tableau plutôt rassurant quant au respect des normes et réglementations par les établissements de santé utilisant des rayonnements ionisants. L’organisme indépendant créé en 2006 relève cependant quelques points faibles et autant d’améliorations à apporter dans plusieurs domaines, dont principalement celui de la radioprotection des travailleurs.
Lacunes importantes dans 5 centres
Concernant les services de radiothérapie franciliens, l’ASN considère que « si le déploiement des systèmes de management par la qualité a globalement continué de progresser en 2014, un écart important subsiste entre les services les plus avancés en la matière et ceux qui sont le plus en retard ». Cinq centres ont d’ailleurs fait l’objet d’une convocation en raison de « lacunes importantes » dans leur démarche qualité. Par ailleurs, l’ASN remarque que la mise en place de techniques innovantes « génère une charge de travail supplémentaire pour les physiciens » et dit « continuer à suivre de manière attentive les effectifs de radiophysique ».
Contraste entre moyens technologiques et ressources humaines
Suite aux 73 inspections réalisées dans le domaine de l’imagerie, l’ASN considère qu’il existe une marge de progression importante pour améliorer la radioprotection des patients et des travailleurs. Selon elle, « il est constaté une trop faible application du principe d’optimisation des doses délivrées aux patients qui s’explique notamment par des insuffisances en matière de ressource en radiophysique médicale et de formation des professionnels ». Des progrès sont également attendus « dans le suivi dosimétrique des professionnels de santé, notamment pour l’exposition des extrémités ».
En médecine nucléaire, l’ASN estime que les exigences réglementaires relatives à la radioprotection des patients sont généralement correctement prises en compte même si des progrès sont attendus. En ce qui concerne la radioprotection des travailleurs, « les risques de contamination internes et externes sont insuffisamment pris en compte », constate l’ASN. Ce thème ressort nettement de la première inspection, dite « de revue », de la plupart des services de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière réalisée en octobre dernier.
Alors que l’ASN rappelle avoir émis depuis 2010 « des constats et des demandes récurrentes à l’AP-HP au sujet des moyens consacrés à la radioprotection des travailleurs », ses inspecteurs ont fait le constat que les moyens matériels et technologiques importants déployés contrastaient grandement avec « des moyens humains consacrés à la radioprotection insuffisants pour répondre à l’ensemble des exigences réglementaires ».
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