Du 29 novembre au 6 décembre, plus d'un million d'agents de la fonction publique hospitalière sont appelés aux urnes dans 3 800 établissements de santé (hôpitaux, EHPAD et structures médico-sociales) pour renouveler leurs quatre instances représentatives (trois commissions et un comité technique) pour les quatre ans à venir.
Le gouvernement, en pleine préparation de la réforme de la fonction publique, espère la réussite de ces grandes manœuvres électorales et une forte participation afin d'asseoir « la légitimité des instances élues et faciliter le dialogue social », a assuré mardi dernier Olivier Dussopt, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics. Les centrales syndicales (voir encadré) sont sur le pied de guerre.
De leur côté, les praticiens hospitaliers (PH), totalement exclus de ces élections (vote, candidature) en raison de leur statut − médecins, dentistes et pharmaciens font l'objet d'élections à part entière − restent très attentifs à leur déroulement. Pour Jacques Trévidic, président d'Action praticiens hôpital (APH), l'impact de ses élections va être décisif. « Nous souhaitons une forte participation car le syndicalisme est un pilier de la démocratie et du dialogue social à l'hôpital ». Le pharmacien dit « travailler avec les centrales syndicales d'agents, notamment sur la question de la souffrance au travail », mais considère que « les praticiens hospitaliers doivent continuer à avoir un statut d'agent public non intégré à la fonction publique. »
Pour le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et membre de la CGT Santé, « les problématiques soulevées par le personnel concernent aussi les médecins, ces élections concernent tout le monde ! ».
Les deux praticiens hospitaliers (ainsi que le syndicat Jeunes Médecins) souhaitent des élections 100 % médecins pour élire le conseil supérieur des personnels médicaux, nouvelle instance indépendante qui prend ses marques de façon transitoire. Le calendrier idéal ? Juin 2018, en même temps que les traditionnelles commissions statutaires nationales et des conseils de discipline. Le Centre national de gestion (CNG) et Ségur n'ont pour l'instant rien décidé.
Dialogue social en panne ?
Les directeurs d'hôpital, eux, votent aussi. Les principaux syndicats sont dans les starting-block. Mercredi dernier, date d'inscription définitive des listes, le Syndicat des managers publics de santé (SMPS) a publié son programme. Son président Jérémie Sécher veut notamment accompagner les managers face à la « dégradation de leurs conditions d’exercice […] afin de garantir que personne ne reste au bord du chemin », « redonner du sens et agir sur l’attractivité des parcours ». Très attaché au dialogue social, qu'il juge aujourd'hui « en panne », le SYNCASS-CFDT appelle de son côté le ministère de la Santé à ouvrir des négociations statutaires pour revaloriser le secteur, en première ligne pour mettre en musique la réforme Ma santé 2022.
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