La pénurie médicale est loin d'être l'affaire des petits centres hospitaliers. Le CHU de Nice en sait quelque chose. Ce jeudi 6 décembre, Christian Estrosi, maire Les Républicains de la ville, réunira à 16 heures les membres du conseil de surveillance de l'hôpital − dont il est président − et de la commission médicale d'établissement (CME) pour tenter de trouver une issue à la « crise » que traverse son CHU.
Dans un courrier en date du 30 novembre adressé à l'ensemble du personnel, le maire de Nice pointe « dix reports opératoires quotidiens auxquels les patients sont confrontés depuis le 1er novembre » causés par la pénurie de médecins, en particulier en anesthésie, spécialité en difficulté. 15 postes seraient actuellement vacants. L'édile niçois indique avoir alerté l'agence régionale de santé ainsi qu'Agnès Buzyn. « Le CHU de Nice est un grand CHU et doit rester un grand CHU », clame-t-il.
Toute la médecine touchée
En septembre déjà, le manque de moyens et de personnel avait été dénoncé dans les services de chirurgie orthopédique et traumatologique. Le chef de service et son adjoint avaient alors pris la décision d'arrêter purement et simplement de prendre en charge les opérations qui ne relevaient pas de l'urgence pour alerter la direction.
Mais pour le Pr Eric Rosenthal, la crise ne se limite pas à ces pôles, elle est globale. « Ce n'est que la partie visible de ce que traverse l'hôpital actuellement, toute la médecine est également touchée. »
Le PUPH explique mener depuis un an un combat contre sa direction pour obtenir des moyens humains et financiers dans son service de médecine interne. En vain. « Nous sommes allés jusqu'à alerter le médiateur national mais la direction a refusé de le recevoir », explique le praticien de 60 ans. En arrêt maladie depuis deux mois pour épuisement professionnel, il met en cause directement la direction. « Si aujourd'hui on n'a pas les moyens, c'est à cause de la gouvernance qui est sourde à toutes les demandes des médecins », dénonce le praticien.
De leur côté, contactées par « le Quotidien », ni la direction, ni la mairie n'ont souhaité communiquer davantage sur le sujet avant la tenue de la rencontre.
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