C'était une demande forte de la Fédération hospitalière de France (FHF) pour que les établissements puissent boucler leur budget 2021. Le ministère de la Santé a annoncé jeudi la délégation d’une enveloppe complémentaire de 1,5 milliard d’euros afin, comme promis, de soutenir les établissements dans le sillage de la crise sanitaire.
Ce sont 1,2 milliard d'euros ainsi délégués qui visent à couvrir l'impact financier de l'épidémie : surcoûts de fonctionnement, renforts de personnel ou encore impact des déprogrammations. À quoi il faut ajouter 290 millions d'euros remboursés aux établissements de santé pour la stratégie de dépistage. Au total, la crise Covid aura provoqué un surcoût de trois milliards d'euros pour les hôpitaux l'année dernière.
En outre, conformément aux engagements du Ségur de la santé sur la reprise partielle de la dette hospitalière, le ministère souligne que les établissements ont déjà encaissé 1,4 milliard au mois de janvier 2022. Il s'agit de la première tranche de l'enveloppe de 6,5 milliards d'euros qui sera versée à 997 hôpitaux jusqu'en 2029.
Hausse des tarifs
C'est dans ce contexte que le ministère a aussi annoncé la hausse des tarifs hospitaliers (pour le public comme le privé) pour cette année afin de « tenir compte de l'inflation et de la progressive reprise d'activité ». Traditionnellement, la campagne tarifaire – c'est-à-dire la publication des tarifs hospitaliers pour l'année en cours – a lieu début mars. Elle a pris cette année du retard, suscitant l'inquiétude des fédérations hospitalières.
Tous les tarifs ne sont pas encore connus dans le détail mais le ministère assure une évolution de +0,7 % en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) de l'ordre du « triple de l’évolution plancher prévue par le protocole signé avec les fédérations hospitalières ». En contrepartie, la prévision de croissance d'activité des établissements a été abaissée à moins de 1 % cette année, un niveau plus « réaliste » que les années précédentes, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
Les tarifs de l'hospitalisation à domicile (HAD) bénéficieront même d'un coup de pouce de 2,2 %, au lieu du minimum de 1,5 % inscrit dans le même accord, ajoute le ministère. La hausse pourrait atteindre les 2 % pour les soins de suite et de rééducation (SSR) et de 2,6 % pour la psychiatrie. L'enveloppe dédiée à l'incitation à la qualité (Ifaq) devait passer de 450 à 700 millions d'euros.
Après une décennie de coups de rabot, ces hausses de tarifs s'inscrivent dans le prolongement de l'inversion de tendance opérée par le gouvernement en 2019.
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