La prévention a le vent en poupe et Ramsay Générale de santé entend bien monter dans le bateau. À l'occasion de ses premières « Rencontres prévention santé », le groupe de cliniques a organisé une journée de débats sur la place de la prévention dans le système de santé et les moyens d’agir pour l’améliorer.
La prévention est insuffisamment prise en compte dans les politiques publiques et les Français se sentent mal informés à ce sujet. Voilà les deux principaux enseignements du discours d'ouverture de Pascal Roché, le patron du groupe. Selon un sondage commandé par Ramsay à Odoxa pour l'occasion, 81 % des Français se disent « attentifs » à la prévention mais seul un sur dix pense être « très bien informé ». 85 % estiment que les médecins sont les plus à même de les sensibiliser au sujet.
Sur les 200 milliards d'euros de dépenses de santé annuelles, cinq milliards d'euros sont consacrés à la prévention. Pourtant, « on estime à 50 000 le nombre de décès évitables par an imputables au manque de prévention », s’est désolé Pascal Roché. Un peu d’investissement dans le secteur pourrait donc sauver des vies. Présenté à la fin du mois de mars, le plan Priorité prévention du gouvernement, ses 25 mesures et son enveloppe de 400 millions d’euros sur cinq ans ont donc les faveurs de Ramsay, désireux de montrer à l’État qu'il peut faire confiance aux cliniques pour s'impliquer dans les missions de prévention.
Réformer le financement
Le contexte économique joue en faveur des cliniques et d'un changement de paradigme. Pour Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, l'hôpital ne peut plus supporter à lui seul le poids financier de toutes les missions de prévention. « Aujourd’hui, il y a une méfiance du public à laisser le privé investir dans ce secteur, mais en l’état actuel des choses, l’hôpital ne peut s’occuper tout seul de cette mission, il doit partager. »
Invité pour dresser le paysage de la prévention dans le système de santé français, le Dr Olivier Véran, neurologue et rapporteur du budget de la Sécu (PLFSS) pour 2018, a de son côté dénoncé la prégnance du financement à l’acte. « Notre système de financement n’est pas conçu pour la prévention », a-t-il regretté. Sans surprise, le député de la majorité préconise de sortir de la tarification à l’acte (T2A) et de valoriser les actes de prévention dans le financement des établissements de santé.
La formation a également été évoquée comme levier possible pour rendre la prévention attractive. « On pourrait imaginer une spécialité dédiée à la prévention », a suggéré le Dr Pascal Douek, médecin du sport. Autour de la table, tous s’accordent à penser qu’il est nécessaire que des professions consacrées à la prévention naissent afin de porter la question. « C’est un peu l’objectif du service sanitaire en santé proposé par le gouvernement », a rappelé le député LREM Véran.
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