Après une année de crise sanitaire et l'interdiction des visites dans de nombreux services de réanimation Covid, la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), la Société de réanimation de langue française (SRLF) ainsi que l’Institut français de l’expérience patient (IFEP) et l’association RéaProcheFaire, appellent à faire revenir les familles de patients partout dans ces services, notamment en cas de fin de vie.
« De trop nombreuses familles en France ne peuvent accéder aux réanimations Covid-19 et n’ont plus aucun contact direct avec leur père, leur mère, leur frère ou leur sœur, indiquent-ils. Alors que le maintien du lien constitue une nécessité impérieuse tant pour le patient que pour ses proches, on observe aujourd’hui encore une grande disparité entre établissements dans les conditions de visites, vécue comme une profonde injustice par les familles. »
Des milliers de familles
Selon la présidente de l'association RéaProche, « plusieurs milliers de familles » sont actuellement concernées et ont des proches « dont la vie est suspendue à un respirateur et cela pendant des semaines », sans toujours arriver à trouver un soutien psychologique et social auprès des hôpitaux.
Pourtant, les visites de proches seraient possibles, même en cas de soins « lourds et fréquents », plaide le Pr Guillaume Thiéry, responsable du service de médecine intensive et réanimation au CHU de Saint-Étienne et à la SRLF. « L’hospitalisation est un évènement fort qui génère de l’inquiétude et des interrogations. L'accompagnement des proches représente une mission à part entière des équipes de réanimation », indique le Pr Thiéry.
Visites organisées sur rendez-vous
Les structures et associations estiment que les arguments sanitaires, logistiques ou économiques ne peuvent plus être opposés aux familles, dans la mesure où des solutions existent pour les accueillir « dans des conditions respectueuses des mesures barrières ». Ils ont récemment lancé « un observatoire des conditions de visites aux patients hospitalisés » afin de répertorier les solutions mises en œuvre par certaines équipes et favoriser leur généralisation sur le territoire.
Parmi ces « bonnes pratiques » à adapter en fonction des contraintes de chaque service, il est proposé d'organiser des visites sur rendez-vous (jusqu'à deux visiteurs par patient, avec ou sans limite de durée, un jour sur deux). Les visites seraient impossibles si pour les cas contacts ou symptomatiques. Pour les patients en fin de vie, les visiteurs seraient accueillis sans limitation de durée, voire 24 heures/24. Enfin, les proches bénéficieraient d'un accueil, avec rappel des consignes d'hygiène, et d'un habillage par des bénévoles formés et connus des équipes de soins.
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