Le service d’oncopédiatrie de l’hôpital Trousseau à Paris a célébré Noël le mercredi 11 décembre. Une trentaine d’enfants se sont installés sur les bancs de l’amphithéâtre aménagé pour l'évènement. Au programme danse des lutins du Père Noël, chansons interprétées par une ancienne participante de la Star Academy, Helena Bailly, danseurs professionnels Katherina Patchett et Christian Millette, et même une démonstration de judo par la championne Olympique, Clarisse Agbegnenou.
« Cela représente un moment de pur bonheur dans un quotidien très compliqué », confie Mathieu, le père d’Alyah, une petite fille de 6 ans atteinte de leucémie lymphoïde aiguë de type T, hospitalisée quatre jours par semaine. Le constat est le même pour Camille, la maman du petit Durban, âgé de deux ans et demi, atteint d’une leucémie LAL B. Il est parfois hospitalisé et vient deux fois par semaine à l’hôpital de jour. « Cela lui fait du bien de voir d’autres enfants », confie sa mère.

Les bienfaits de ces moments de joie se ressentent également parmi le personnel soignant. « La période de Noël est symbolique, et chacun mérite un peu d’évasion et de joie. Cela change la dynamique du service, pour les enfants comme pour nous. Pendant ces instants, les soins passent au second plan », explique Isabelle Regnier, cadre de santé. Les auxiliaires de santé déguisées pour l’occasion en lutin notent aussi le bénéfice de cette journée : « grâce à cela les enfants nous voient autrement ».
« Sur le plan médical, cela leur fait un bien fou. L’attente du spectacle, l’énergie partagée, et le fait de sortir de leur isolement leur redonnent de nouvelles perspectives. Cela se reflète immédiatement sur leur moral et même sur leur énergie physique », ajoute la Dr Hélène Boutroux, médecin du service d’oncopédiatrie de l’hôpital Trousseau.
Des ajustements médicaux qui permettent offrir une pause enchantée
Pour permettre au maximum d’enfants de participer, l’équipe médicale veille à adapter les soins le plus possible. « Nous évaluons les risques infectieux et ajustons les traitements pour leur permettre de s’y rendre. Cela implique parfois d’anticiper ou de décaler des examens », précise la Dr Boutroux. Cette année, environ 80 % des enfants ont pu assister à l’événement. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, les artistes passent dans les chambres.
Une organisation minutieuse
Derrière cette journée se cache une préparation méticuleuse qui débute dès septembre. Les équipes s’occupent de la logistique : réservation d’artistes, coordination avec des maquilleurs, photographes bénévoles, et traiteurs… « C’est comme organiser un petit concert. Si un enfant a une préférence pour un artiste particulier, nous faisons tout pour qu’il puisse venir », détaille Fanny Pelpel, membre de l’association Tout le monde contre le cancer.
Il faut également gérer des contraintes spécifiques au milieu hospitalier : garantir des conditions sanitaires strictes et adapter les transports et la restauration. « Si une épidémie survient, nous sommes prêts à adapter le format de la fête pour qu’elle ait lieu malgré tout », précise-t-elle.
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