La création des Unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) est venue bouleverser ces dernières années, l’organisation du secteur de psychiatrie en milieu carcéral. L’objectif est en effet d’offrir à la population carcérale, largement exposée aux problématiques de santé mentale, le même niveau de soins qu’à la population générale en milieu libre. Ces établissements ont donc été conçus dans l’optique de contrecarrer les difficultés rencontrées jusqu’alors par les secteurs de psychiatrie générale pour accueillir les personnes détenues sous le mode de l’hospitalisation d’office régie par l’article D.398 (HO 398) du code de procédure pénale, notamment le double rôle de soins et de privation de liberté confié à l’institution psychiatrique.
Des patients détenus
En UHSA, le personnel hospitalier assure la gestion interne des unités de soins : les personnes hospitalisées ont le statut de patient, et bénéficient donc des mêmes droits que tout patient. Toutefois, ils gardent également un statut de détenu et poursuivent donc leur peine tout au long de l’hospitalisation, ce qui implique qu’ils restent soumis aux règles pénitentiaires et peuvent bénéficier des droits des détenus (parloirs, téléphone, etc.). Ceci est assuré par le personnel de l’administration pénitentiaire, qui reste extérieur aux unités mais est garant de la sécurité du bâtiment ainsi que des transfèrements.
Même si le recul est encore limité, la création des UHSA a permis une indéniable amélioration de l’accès aux soins psychiatriques des personnes détenues. Au niveau épidémiologique, peu de données sont, pour l’heure, disponibles. Cependant, certains indicateurs apparaissent prometteurs comme la légère diminution des taux de suicide en détention (même s’ils restent extrêmement élevés).
La création des UHSA a aussi été accompagnée de nombreuses critiques, certains auteurs dénonçant la mise en place d’un système ségrégatif. Le renforcement des liens entre psychiatrie en milieu pénitentiaire et « en milieu libre » apparaît primordial pour limiter cette dérive potentielle, et afin de prioriser la continuité des soins dans le parcours des patients.
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