Soupçonnés d’agressions et de harcèlement sexuels, deux médecins, dont le chef des urgences du centre hospitalier de Vendôme (Loir-et-Cher) ont été mis en examen, a annoncé jeudi 18 juillet le parquet de Blois. Les deux médecins ont passé 48 heures en garde à vue, les 16 et 17 juillet.
Dans un communiqué de presse, Charlotte Beluet, procureure de Blois, précise que l'un des deux médecins a été mis en examen pour « agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de son autorité » et le second médecin, chef du service des urgences, pour « agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de son autorité », « harcèlement moral au travail » et « acte d'intimidation sur une victime et subornation d'un témoin ».
Sollicitée par Le Quotidien, la direction de l’hôpital a expliqué dans un communiqué qu’informée fin mars par l’ARS de signalements relatifs à des faits présumés de harcèlement sexuel recueillis auprès d’internes ou ex-internes en médecine par la faculté de médecine du Tours, elle avait décidé de saisir le parquet de Blois qui a ouvert l’instruction. Au cours de l’enquête de police, huit femmes travaillant à l’hôpital en qualité de médecin, infirmière et interne ont déposé plainte contre « trois médecins, âgés de 52 à 63 ans, travaillant au sein du service des urgences, dont le chef de ce service », indique Charlotte Beluet, procureure de Blois. Il résultait de l’enquête que deux des trois médecins dont le chef de service était « mis en cause dans plusieurs faits d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel, certains des faits s'étalant sur plusieurs années ».
Placés sous contrôle judiciaire
Quatre plaignantes disaient « simultanément » avoir été victimes de ces deux médecins, souligne la procureure de Blois. Le troisième médecin – également en garde à vue mais levée pour raisons de santé – était quant à lui mis en cause par une plaignante dénonçant des faits de harcèlement sexuel. Par ailleurs, auditionnées par les services de police, « plusieurs autres femmes (...), sans déposer plainte, décrivaient des faits d'agression sexuelle, de harcèlement sexuel et/ou moral », peut-on lire dans le communiqué du parquet.
Selon le communiqué, des menaces ou des actes d’intimidation de la part d’un cadre de santé ont été aussi dénoncés par trois femmes tandis que d'autres dénonçaient des pressions d'une autre cadre de santé, elle-même mise en cause dans des faits « de harcèlement moral au travail ».
Les deux médecins réfutent les faits
Placés « sous contrôle judiciaire » avec notamment l'interdiction d'entrer en contact avec l'ensemble du personnel du centre hospitalier de Vendôme, les deux praticiens ont réfuté l'ensemble des faits. Ils peuvent toutefois continuer à exercer leur profession, précise la procureure de Blois, qui avait requis leur placement en détention provisoire. Les investigations se poursuivent et peuvent éventuellement déboucher sur d'autres mises en examen.
Du côté de l’hôpital, la direction a pris acte des mesures prises par le juge en écartant les médecins de l’hôpital. À compter de ce vendredi 19 juillet, ils n’y exercent plus. Mais pour assurer la continuité des soins, la direction a appelé à la solidarité départementale, en particulier auprès du CH de Blois, responsable du SAMU, les Smur périphériques, le SDIS 41.
[Mise à jour à 15 h 37 avec les informations issues du communiqué de presse de l’hôpital de Vendôme ]
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