M. HOLMES est calé dans un box. Il explique à l’interne en médecine face à lui : « Je prends mon bras droit et je le balance violemment dans tous les sens ». Ca fait mal à chaque fois. Donc, inquiet, le voici aux urgences. « Quand vous ne faites pas ça, vous n’avez pas mal ? », demande l’interne. « Non ». « Pour quelle raison n’avez-vous pas consulté votre médecin traitant ? », questionne à nouveau le praticien en herbe. Réponse : « Je ne veux pas le déranger si ce n’est pas grave »…
Des anecdotes de ce genre, le livre « Alors voilà – Les 1 001 vies des Urgences »* en regorge. Baptiste Beaulieu, son auteur, a collecté plusieurs dizaines d’histoires absurdes, tragiques, cocasses, drolatiques, cyniques et pathétiques tirées de son quotidien d’interne en stage dans un hôpital du sud-ouest de la France. Il en a tout d’abord fait un blog, puis, aujourd’hui, cet ouvrage.
L’hôpital, c’est tout d’abord ses compagnons de galère : Blanche, pourvue d’un « sex-appeal d’utilité publique » bien pratique pour les patients récalcitrants ; Frottis, qui, lorsqu’elle entame un régime, « entasse les partsde pizza comme ça, en pyramide » et ainsi « l’estomac ne s’en rend pas compte » ; Poussin, l’interne en chirurgie orthopédique « qui est à la tendresse ce que Kim Jong Il est à la diplomatie ».
Puis il y a les chefs. « Chef Viking », médecin urgentiste aux allures de « demi-Dieu » « qui interdirait presque aux gens de mourir » ; « Chef Pocahontas », professionnelle magnifique, sans faille aucune, qui un jour, sans le coup de fil d’un confrère, aurait pu en finir, ayant « ce qu’il faut » dans la poche de sa blouse.
Enfin il y a les patients. Cette mère qui donne à son enfant des biberons coupés au miel ou rempli de coca-cola (ou comment faire 12 kg à cinq mois) ; ces personnes âgées qui provoquent une « invasion de sauterelles en déambulateur » en arrivant toutes en même temps à l’hôpital. Et surtout, il y a la femme oiseau-de-feu, « entièrement tournée vers la vie », qui l’abandonne peu à peu, là-haut, dans la chambre 7 du service des soins palliatifs. L’auteur écrit avec une très grande sensibilité sa relation avec cette patiente particulière. Ses allers-retours entre cet étage et les urgences rythment le récit, d’un réalisme surprenant, à l’humour efficace, entrecoupés de souvenirs de l’externat plus ou moins avouables.
*« Alors voilà – Les 1 001 vies des Urgences », Baptiste Beaulieu, Fayard, 17 euros.
Au congrès SantExpo 2025, la FHF dévoile son plan pluriannuel, Catherine Vautrin laisse le secteur sur sa faim
Arnaud Robinet (FHF) : « L’hôpital public doit devenir un hôpital 3.0 »
L’IA, déjà une réalité mais pas sans de bonnes pratiques
Dr Yann-Maël Le Douarin (DGOS) : « Analysons les solutions d’intelligence artificielle sereinement et ensemble »