À l'heure où le ministère de l'Intérieur défend un numéro unique d'urgences médicales commun entre pompiers et SAMU (sur la base du 112), dans le Nord, une interface de gestion partagée de l'alerte satisfait déjà les médecins. Le chef de service adjoint du SAMU 59 y voit même un système qui rend obsolète le numéro unique...
Depuis le 18 septembre, les agents du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) et ceux du SAMU disposent d'un logiciel commun de traitement des appels. Grâce à cette interface informatique, les opérateurs et les infirmiers du SDIS d'un côté et les assistants de régulation médicale et médecin régulateurs du SAMU de l'autre peuvent partager rapidement toutes les informations relatives à une intervention.
Depuis les données du patient (numéro de téléphone, localisation, nature du sinistre, compléments d'information) jusqu'aux moyens engagés par les différents services, toute information nécessaire à l'intervention est indexée dans un dossier numérique transférable en quelques clics d'un service à l'autre. Le tout s'accompagne d'une interconnexion téléphonique permanente entre les acteurs de la gestion de l'alerte.
Gain de temps pour les effecteurs, gain de chance pour les patients
Ce dispositif d'interconnexion a déjà fait ses preuves dans plusieurs départements de France avant de prendre ses quartiers dans le Nord où, en 2017, plus de 450 000 dossiers médicaux ont été ouverts par le SAMU et 620 000 appels traités par les pompiers. « Ce système permet un gain de temps en supprimant toutes les doubles saisies liées aux transferts d'appels », se satisfait le Dr Alain Facon, chef de service adjoint du SAMU 69. « Cela permet aussi une économie de moyens avec le suivi des équipes des deux côtés depuis l'ouverture d'un dossier jusqu'à sa fermeture », poursuit le médecin lillois. « Au final, c'est le patient qui sort vainqueur de cette organisation, c'est un gain de chance pour lui. »
Le numéro unique déjà has been ?
À quoi bon regrouper SDIS et SAMU au sein d'une même plateforme dans de telles conditions ? s'interroge le Dr Alain Facon. « Nous partageons déjà toutes les informations utiles au patient, sauf qu'au lieu d'être regroupés, nous travaillons dans une salle virtuelle », explique le praticien qui n'exclut pas néanmoins la création d'un « numéro unique de santé », en collaboration avec la médecine de ville afin de mieux couvrir les besoins de la population.
Selon lui, l'idée d'un numéro unique de secours est déjà passée de mode, « il faut s'orienter vers le développement de la e-santé et la gestion de signaux ».
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