Dès le 1er juillet 2025, il sera interdit de fumer dans les parcs et jardins publics, les plages bordant des eaux de baignade, les abribus et zones couvertes d’attente des voyageurs, aux abords des écoles, collèges, lycées publics et privés, lieux destinés à l’accueil, la formation ou l’hébergement de mineurs, les espaces ouverts et abords des bibliothèques, ou encore les stades et installations sportives, et ce pendant les périodes d’ouverture.
Cette mesure, qui fera l’objet d’un décret du Conseil d’État courant juin, souhaite renforcer la lutte contre le tabac et, avant tout, la protection des plus jeunes. « Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », a ainsi résumé Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, dans un communiqué du ministère. D’autres mesures suivront d’ici à l’année prochaine concernant les e-cigarettes. « Les enfants nés en 2025 seront la première génération sans tabac », a déclaré la ministre.
Ces mesures s’inscrivent dans la continuité du plan annoncé en 2023 par l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui prévoyait notamment une hausse du prix des cigarettes, de nouveaux espaces sans tabac, l’extension des paquets neutres, la prescription des substituts nicotiniques par les pharmaciens ou encore le projet d’interdiction des puffs (e-cigarettes à usage unique).
Une amende de 135 euros et un périmètre à préciser
« Il est aujourd’hui démontré que la fumée de tabac, même en extérieur, est responsable de 1,3 million de morts prématurés dans le monde chaque année », a rapporté le ministère citant des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé. C’est pourquoi il souhaite généraliser au niveau national les espaces extérieurs sans tabac, dans la mouvance d’actions déjà mises en place localement. « Plus de 7 000 espaces sans tabac ont déjà été créés par certaines municipalités », lit-on.
Outre les risques directs sur la santé, c’est également à la banalisation du tabac que le gouvernement souhaite s’attaquer. « Fumer en public, c’est aussi exposer nos enfants. Nos plages, nos écoles sont des lieux d’exemplarité où fumer ne peut plus être un geste banal, a argumenté Catherine Vautrin. Nous ciblons donc les lieux où les enfants et adolescents sont présents ou exposés ». Les terrasses ne seront pas concernées par le décret, tout comme les hôpitaux, « bien que le ministère de la Santé soutienne, notamment via le fonds de lutte contre les addictions (FLCA), des projets de lieux sans tabac, dont les établissements de santé », a précisé le ministère.
Enfin, les périmètres des zones d’interdiction autour des lieux fréquentés par des enfants seront définis dans le décret, mais ne correspondront cependant pas « à un métrage précis, le ministère souhaitant laisser de la flexibilité aux municipalités ». De même, une « période de tolérance » – actuellement non définie temporellement – sera instaurée afin « d’accompagner et aider les collectivités à mettre en place ces interdictions notamment avec une signalétique, et informer les usagers », a ajouté le ministère.
L’Anses et la HAS planchent sur les e-cigarettes
La généralisation des espaces sans tabac s’accompagnera de nouvelles mesures pour prévenir « les addictions et protéger les plus jeunes ». Le ministère ambitionne donc d’abaisser le taux maximal de nicotine autorisé dans les produits du tabac et du vapotage, mais aussi d’établir une liste d’arômes autorisés, les produits du vapotage étant « souvent pensés pour séduire les plus jeunes » et « des portes d’entrée vers la dépendance ». Des chiffres de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) ont révélé, à ce titre, que 6 % des 17 ans vapotaient quotidiennement en 2022, soit deux fois plus qu’en 2014.
Concernant ces deux mesures, le gouvernement prévoit tout d’abord une consultation scientifique, menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et la Haute Autorité de santé (HAS), pour déterminer le seuil et la liste des arômes. Leur avis est attendu « d’ici septembre à octobre 2025 » pour un décret ministériel rédigé « courant octobre novembre 2025 » et soumis aux autorités européennes « en décembre 2025 ». Ce circuit devrait déboucher sur la mise en place de mesures « au cours du 2e semestre 2026 ».