Moins d’un mois après les annonces de Jean Castex – qui promettait aux élus du Centre-Val de Loire un plan d’action aux petits oignons pour lutter contre la désertification médicale, dont la création d’un CHU à Orléans – les premières mesures sont en passe d'être concrétisées. En effet, dès la rentrée prochaine, la fac d'Orléans accueillera des étudiants en médecine et les formera jusqu'au 2e cycle.
Dans un communiqué, l'université a annoncé l’ouverture de 105 places de première année - la PASS (parcours d'accès spécifique santé) - pour tous les lycéens qui souhaiteraient candidater sur Parcoursup. Sept « mineures » seront proposées pour cette nouvelle filière qui ouvre les portes de la deuxième année de médecine : science de la vie, physique, chimie, mathématiques, staps, droit et économie-gestion.
850 places à Tours
La faculté d’Orléans prévoit également d’augmenter ses capacités d’accueil en licence d’accès santé (L.AS), seconde voie d’accès aux études médicale suite à l’entrée en vigueur de la réforme du premier cycle. 90 places supplémentaires seront ouvertes en L.AS, portant à 355 places le nombre total de places. « Cette augmentation sera ciblée sur la L.AS écogestion à Châteauroux, soit 20 places, sur la L.AS Staps à Orléans, soit 30 places, ainsi que la filière science de la vie/chimie/santé, soit 40 places », détaille l’université.
« Ce projet permettra d’offrir aux futurs étudiants la possibilité de suivre une formation complète de médecine sur le site d’Orléans », se réjouit la faculté, alors que jusqu’ici, le seul site de formation en médecine de la région se situait à Tours. Sur Parcoursup pour la rentrée 2022, 850 places en PASS sont ouvertes à l’université de Tours.
En 2019, Orléans avait déjà ouvert une filière kinésithérapie, une « première » qui a permis de former « un millier de futurs kinésithérapeutes ». Le président de l’université d’Orléans, Éric Blond, a félicité ses équipes « qui ont travaillé dans un temps record » pour monter cette filière PASS.
Pied de nez à la fac croate
La région Centre-Val de Loire est aujourd'hui le plus grand désert médical de France : la densité y est de 350 médecins pour 100 000 habitants, la plus faible de l'Hexagone. En médecine générale, on compte à peine 98 praticiens pour 100 000 habitants dont un tiers de plus de 60 ans. Conséquence : 500 000 patients n'ont pu déclarer de médecin traitant, soit 20 % des habitants de Dreux, Montargis ou Orléans.
Avec l’ouverture d’une filière médicale à Orléans, le gouvernement et les élus espèrent attirer davantage de carabins locaux, pariant qu'ils seront plus enclins à s’y installer une fois diplômés. Cette avancée est aussi un pied de nez au projet d’implantation d’une antenne privée de l'école de médecine de Zagreb à Orléans, annoncé quelques semaines plus tôt, et considérée par les doyens comme une dérive « mercantile » et « incohérente ».
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